AVOCATS SANS FRONTIÈRES CANADA CONTINUE SA MISSION AU MALI

Rodrigo Olmos-Hortiguela, attaché aux finances 

 

Avocats sans frontières Canada supporte actuellement la Colombie, le Guatemala, Haïti ainsi que le Mali. Ces pays comptent sur la mise en place de différents projets ayant tous comme mission commune un meilleur accès à la justice. Le projet actuel au Mali, ayant vu le jour en juillet 2015, a pour but de permettre aux victimes de la crise au Mali, plus particulièrement les femmes et mineurs, de compter sur des acteurs de la justice, y compris institutionnels, renforcés par les différentes activités prévues afin de lutter contre l’impunité.

APERÇU DE LA CRISE AU MALI

Après avoir été sous un régime militaire pendant 23 ans, le Mali devient, en 1992, un pays démocratique. C’est alors un modèle à suivre qui sert d’exemple aux autres pays du continent africain. Toutefois, la démocratie malienne est mise à mal dès le début des années 2010 par des rébellions dans le nord-est du pays où les communautés touarègues, habitants du Sahara central souffrant de marginalisation économique, revendiquent l’autodétermination. La lutte armée des rebelles touarègues se radicalise, ce qui a comme conséquence d’augmenter l’envoi au Mali des armes provenant de la guerre libyenne de 2011. De plus, depuis quelques années, la rébellion bénéficie du soutien des islamistes radicaux qui ont infiltré le nord du pays.

MISSION AU MALI

Le projet nommé Justice, prévention et réconciliation pour les femmes, mineurs et autres personnes affectées par la crise au Mali fut fondé par ASFC en collaboration avec le Centre d’étude et de coopération internationale ainsi que l’École nationale d’administration publique. Le projet vise à ce que l’accès à la justice pour les personnes visées par le projet soit renforcé dans un contexte de restauration de la paix et de la stabilité au Mali. 

Le projet, démarré au début de l’année 2015 et d’une durée de cinq ans, a pour but de renforcer les capacités du système judiciaire au pays. En effet, ce dernier a été conçu de sorte qu’il réponde aux besoins actuels et urgents, donc à court terme, mais qu’il propose aussi et surtout des solutions durables aux problèmes, l’un de ces problèmes étant la violence basée sur le genre.

Bref, le projet mis en place s’attaque aux causes profondes de la crise et non seulement à ses conséquences.

OBJECTIFS D’ASFC AU MALI

L’objectif général de protection des femmes et des mineurs au Mali comporte trois composantes : un accroissement des services de justice de première ligne étendus et adaptés aux bénéficiaires ciblés par le projet (1), une meilleure représentation des victimes dans des cas de violation aux droits humains ou de corruption (2) et une participation active et accrue de femmes, jeunes et hommes à la réconciliation et à la prévention des conflits (3).

RÉALISATIONS D’ASFC AU MALI

Le rapport d’ASFC sur la justice et les droits humains dans un contexte de transition au Mali a été très bien reçu par le gouvernement malien, lequel a mis en place les différentes recommandations de l’organisation. Entre autres, ces recommandations furent prises en compte pour le renforcement du mandat de la Commission de vérité et réconciliation que le gouvernement malien avait mis sur pied.

En décembre dernier, dans le cadre du projet, une formation sur la prise en charge des victimes de violence sexuelle en situation de conflit s’est réalisée à Bamako, ce qui a permis de rejoindre un public de près de 60 actrices et acteurs de la justice. Pour ce faire, Me Marie-Audrey Girard, juriste spécialiste sur la thématique des violences sexuelles en temps de conflit, en mission volontaire pour ASFC, a dispensé la formation en compagnie d’une juge malienne. De plus, des médecins et psychologues ont été appelés à partager leurs expériences sur le terrain. De façon générale, la formation a permis différents échanges pour comprendre et entendre la position distincte de chacun sur le conflit, ce qui a contribué à une meilleure prise de conscience sur la situation.

Note : La présente chronique n’engage la responsabilité que de son auteur pour son contenu et les opinions qui sont exprimées.
Le masculin est utilisé pour alléger le texte, et ce, sans préjudice pour la forme féminine.
De la même façon, toute citation a été omise pour ainsi rendre le texte plus fluide.