Bureau d’information juridique
Les messagers de l’accès à la justice
Par Dominique Gobeil
L’an dernier, recruter 70 étudiants bénévoles pendant la première semaine des classes représentait la routine pour le Bureau d’information juridique (BIJ) de l’Université Laval. En cette ère de cours à distance, l’objectif paraît peut-être ambitieux, mais il s’agit d’une étape cruciale pour les dirigeants de l’organisme sans but lucratif.
« L’accès à la justice, à travers la pandémie, je suis persuadé que c’est un besoin essentiel. Pour nous, ça passe par un meilleur accès à l’information juridique, et qu’elle soit gratuite, efficace et disponible pour tous. C’est grâce aux bénévoles, qui ont la chance de vivre une expérience concrète en droit, que nous pouvons mener à bien notre mission », résume le président du comité exécutif, Jordan Mayer, en vidéoconférence.
C’est d’ailleurs en grande partie par ce moyen que les consultations avec les clients du BIJ se dérouleront probablement. Le comité évalue toutefois son budget afin de se munir d’équipements de protection individuelle pour les bénévoles qui voudront effectuer leur permanence de deux heures, sur le campus, au local du pavillon Maurice-Pollack.
« Il ne faut pas prendre pour acquis que toute la clientèle a accès à une bonne connexion Internet pour les consultations à distance », note Jordan Mayer, qui en est à sa troisième année de baccalauréat.
Les futurs bénévoles seront bien encadrés: le comité prépare une trousse d’outils et un dossier spécial COVID-19 sur les enjeux juridiques courants. Les étudiants pourront donc se concentrer à livrer l’information pertinente plutôt que de constamment mener des recherches sur l’état du droit, même s’ils doivent compter en général une heure supplémentaire de préparation pour leurs rencontres. Leur mission est aussi de référer le client aux organismes partenaires pour les besoins plus approfondis.
Afin de respecter la Loi sur le Barreau et la Loi sur le notariat, les bénévoles ne peuvent donner de conseils juridiques, comme « vous devriez poursuivre votre voisin aux petites créances ». Ils peuvent cependant décrire les possibilités offertes au client, selon ce qu’en dit la loi et la jurisprudence. Les interrogations sur les pensions alimentaires, les conflits de travail ou les contrats de vente entre particuliers sont parmi les plus fréquentes. « Des questions que notre famille peut nous poser », souligne Jordan Mayer, qui dirige le comité accompagné de la vice-présidente interne Anne-Marie Galerneau, du vice-président aux finances Simon-Luc Auger et de la vice-présidente externe Valeriya Sharypkina.
Les personnes désirant s’impliquer et ayant cumulé plus de trente crédits en droit peuvent postuler en équipe de deux à trois, ou individuellement, d’ici le 2 septembre. Elles seront alors jumelées par le comité. Plus d’informations sont disponibles sur la page Facebook de l’organisme. À titre indicatif, le BIJ répond à environ 270 demandes d’information par année.