LE VERDICT

Journal des étudiants en droit de l'Université Laval

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October 12, 2018 by Le Verdict

Nous avions par le passé un système d’éducation qui ne permettait qu’à une frange de la population d’y accéder. Les études en droit étaient synonymes de formation de l’esprit. Le cours classique avait évidemment posé de très bonnes bases en termes de philosophie et de linguistique (tant du latin que du grec). Les jeunes étaient outillés à faire face à des termes aussi fondamentaux que la justice.

Ce que je constate de nos jours, c’est que notre formation juridique est plutôt orientée pour que l’on devienne des techniciens du droit. On nous enseigne le droit comme un postulat vrai et actuel. On en évacue toute forme de remise en question. On prétexte que les étudiants ne sont pas assez matures pour le faire, qu’ils ne peuvent le faire qu’à partir des études graduées.

Dans l’état actuel des choses, on se contente de former les prochains juristes selon l’état actuel du droit. On ne met aucun accent sur ce que le droit devrait être. Comment en arriverons-nous donc à faire cheminer la jurisprudence, la législation ou la technologie, sans remettre en question l’état actuel?

Les avocats praticiens de l’époque enseignaient une formation professionnelle aux étudiants sans la prétention d’en faire une science. C’était une tradition académique que de former ses successeurs.  Depuis l’avènement des professeurs de carrière en droit, on nous enseigne le positivisme comme une vérité inébranlable. Ils ont élevé le droit au rang de science, au rang du domaine objectif. Et c’est ce qui fait que le droit s’éloigne de ses fondements moraux et justes.

Ce qu’est la loi importe peu, car la loi est vouée à changer, à disparaître, ou à renaître sous une autre forme. L’attitude qu’on nous transmet, c’est une résignation généralisée envers le législateur. Nous pouvons tous être législateur, participer à l’élaboration de la loi. La loi n’est pas immuable, bien au contraire. Il faut arrêter de se borner au seul droit en vigueur.

L’université n’est-elle pas le lieu par excellence où il faille former les esprits à réfléchir et à remettre en question? Comment donc être instrument de changement si l’on s’en tient qu’à ce qui est reconnu ? L’université dans sa forme actuelle ne permet pas aux étudiants d’innover.

De tout temps, l’Université Laval formait de jeunes gens qui allaient profondément changer le Québec. Notre université a su former des juristes qui allaient marquer leur domaine respectif. Que ce soit en droit, en journalisme, en affaires ou en politique, Laval était en mesure de former les leaders de demain. Parce que d’abord et avant tout, le droit est un instrument de changement.

Rappelez-vous que sur un total de 31 Premiers ministres québécois, pas moins de quatre ont effectué des études en droit à l’Université Laval (Louis-Alexandre Taschereau, Jean Lesage, René Lévesque et Lucien Bouchard). Nous avons même eu trois Premiers ministres canadiens sur 23 (Louis St-Laurent, Jean Chrétien et Brian Mulroney). Peu d’institutions au Canada peuvent se targuer d’avoir eu autant d’influence sur les scènes politiques fédérale et provinciale.

Nul n’est tenu de prédire l’avenir, mais il m’inquiète de voir si peu de gens tournés l’avenir. Ceux qui s’illustreront seront ceux qui auront initié un projet commun, peu importe lequel. Mais où sont ceux et celles qui sauront faire briller la profession d’avocat, de notaire, de journaliste, ou d’homme d’État? Je suis encore à chercher. Peut-être sommes-nous encore trop jeunes.

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October 12, 2018 /Le Verdict
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October 12, 2018 by Le Verdict

Les années 70 ont vu l’émergence d’une nouvelle génération plus ouverte. L’avènement des communes et des clubs échangistes a changé la perception de la population quant à la sexualité. Les couples ouverts et les partenaires multiples devenaient plus courants. Toutefois, le changement arrive rarement seul et sans heurts. Cette décennie a connu l’émergence d’une contrepartie importante et non négligente concurremment à l’avènement de ces changements sociaux : les infections transmises sexuellement (autrefois appelées les maladies vénériennes). C’était la génération sexuellement active.

Le tournant du millénaire a apporté des changements aussi drastiques que les années 70. Ce virage technologique a ouvert la voie à une myriade de possibilités. L’avènement de l’Internet, les maisons connectées, les voitures autonomes et les réseaux sociaux ont façonné la nouvelle génération et la vie en société. La vie « connectée » apporte son lot d’avantages : jamais encore les cultures ne s’étaient mélangées, et ce, depuis la création de voies de commerce méditerranéenne de l’époque romaine mixant les cultures orientales et occidentales. La téléphonie cellulaire et les fameux textos ont ouvert la voie à la communication « at large ».

Le développement du réseau « World Wide Web » a déclenché une avancée technoculturelle sans précédent dans l’Histoire. Les ingénieurs, créateurs et penseurs de tous les pays ont échangé leurs idées et ont fait des avancées technologiques épatantes. La multiplication des sites internet en tous genres a permis également à certaines personnes de connecter avec d’autres ayant les mêmes intérêts, parfois plus nichés. Cela a permis à des personnes provenant d’horizons différents de s’ouvrir sur des cultures et des idées qui ne leur étaient pas accessibles dans leur pays d’origine. La mondialisation est un phénomène encore jeune et il nous reste encore à comprendre les conséquences véritables de cette ouverture.

Le développement de l’internet a également apporté les fameux réseaux sociaux comme Facebook, Twitter, Instagram ou encore les sites de rencontre comme « doyoulookgood.com » ou encore « Tinder ». La nouvelle génération est de plus en plus connectée et des personnes qui ne se seraient probablement jamais rencontrées l’ont fait. De plus, des personnes ayant des intérêts plus recherchés peuvent maintenant échanger plus aisément et plus régulièrement avec la venue de différentes plateformes d’échange.

C’est le 4 février 2004 qu’est créé Facebook. Depuis ses premiers balbutiements jusqu’à aujourd’hui, la plateforme connaît un succès retentissant et une croissance exponentielle du nombre d’abonnés. La plateforme compte aujourd’hui plus de 2,23 milliards d’usagers actifs par mois au deuxième trimestre de 2018 et environ 1,4 milliard chaque jour [1]. Le réseau social s’est transformé depuis sa création en ajoutant constamment du nouveau contenu et des nouvelles façons d’échanger : « Messenger », « Ma Story », etc. Les gens sont de plus en plus rivés sur leurs écrans à modifier leur statut ou encore à vérifier le nouveau contenu de leurs « amis Facebook ». Les plateformes d’échange permettent de plus en plus à une population grandissante d’émettre ses idées sur des sujets en tous genres, mais également de commenter le « statut » des personnes ou encore d’écrire sur leur « mur ». Les gens écrivent dans l’anonymat du web, du moins, ils le pensent.

Déjà en 2009, une cause démontrait que l’utilisation de réseaux sociaux comme Facebook pouvait diminuer, par le fait de la victime elle-même, l’expectative de vie privée en publiant des photos sur son profil [2], et ce, même en modifiant les paramètres de vie privée de la plateforme. Dans une autre affaire plus récente, on peut voir à quel point ce qu’on dit sur un réseau social peut tout de même tomber dans le cadre public [3]. Dans cette dernière affaire de diffamation, l’auteur alléguait avoir envoyé le message à l’origine du litige à une journaliste en particulier alors qu’il l’a envoyé publiquement sur le « mur » de la personne en question, calomniant le demandeur. Le défendeur est a alors été condamné à payer des dommages-intérêts pour une erreur de jugement et de frappe.

L’anonymat des réseaux sociaux apporte également un autre problème : la perte d’inhibition qu’une personne aurait en étant en présence d’une autre personne plutôt que derrière l’anonymat d’un écran. En effet, d’autres causes ont traité de diffamation, de cyberintimidation ou encore d’usage de langage vulgaire en croyant être anonyme. Ces personnes ont tôt fait de comprendre que ces réseaux n’offrent pas la protection voulue contre les éventuelles poursuites et les condamnations qui ont suivi [4]. Dans un autre cas, les réseaux sociaux font office de tribune publique où tous s’attribuent la qualité de juges et de bourreaux [5], apportant parfois son lot de débordements.

Il est important de se poser la question si en 2018, à l’ère des technologies et des changements rapides, l’encadrement de toutes ces nouvelles technologies et de ces nouvelles plateformes d’échanges est adéquat. Est-ce qu’il ne devrait pas y avoir de l’enseignement dans les écoles quant à l’utilisation de ces nouvelles technologies, les responsabilités qu’elles engendrent pour son utilisateur et de surcroît, les conséquences que celles-ci peuvent entrainer suite à une utilisation négligente ?

En terminant, je me permets d’apporter un commentaire. L’avènement des technologies a grandement bonifié plusieurs aspects de nos vies en rapprochant des communautés et en facilitant les échanges d’idées et de biens. Toutefois, en ce début d’année, je vous enjoins à ne pas oublier que les cellulaires et les tablettes ainsi que les ordinateurs portables que nous traînons constamment avec nous ne sont que des machines destinées à nous faciliter la vie. N’oubliez pas qu’elles ne pourront jamais remplacer certaines choses : un « poke » ne devrait pas remplacer une bonne poignée de main, un « post » ne devrait pas remplacer une bonne accolade et un baiser de bonne fête. Finalement, votre humble rédacteur est peut-être naïf ou même « vieux jeu », mais il existe et existera toujours un certain bouton « off » qu’il est bon et même encouragé d’utiliser de temps à autre. Bonne rentrée !!

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[1] LA RÉDACTION JDN [en ligne], Nombre d’utilisateurs Facebook dans le monde, JDN Réseau, 2018 [consulté le 12 septembre 2018], https://www.journaldunet.com/ebusiness/le-net/1125265-nombre-d-utilisateurs-de-facebook-dans-le-monde/.

[2] A c. Corporation Sun Media, 2009 QCCQ 3263.

[3] Lapierre c. Sormany, 2012 QCCS 4190.

[4] Lapointe c. Gagnon, 2013 QCCQ 923 ; ArcelorMittal (Exploitation minière Canada S.E.N.C.) et Syndicat des métallos, section locale 5778 (Frédéric Landry), 2014 QCTA 351.

[5] A c. Séminaire des Pères Maristes inc., 2018 QCCS 3866 (bien que cette affaire ne traite que d’une ordonnance de sauvegarde, les faits révèlent que les réseaux sociaux tels Facebook et Twitter ont joué un rôle important dans l’aggravation de la situation en faisait office de tribunal populaire).

October 12, 2018 /Le Verdict
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October 12, 2018 by Le Verdict

Le 1er octobre dernier, l’Alberta est devenue la première province canadienne à hausser son salaire minimum à 15 $ de l’heure. Avec une élection majoritaire de la CAQ le même jour, le Québec semble, avec son maigre 12 $ de l’heure, bien loin derrière.

En effet, il semblerait plus clair que jamais être impossible de vivre décemment avec un travail à temps plein moyennant 12 $ de l’heure, le salaire viable moyen au Québec se situant plutôt autour de 15,10 $ de l’heure et allant même jusqu’à 19,58 $ de l’heure dans certaines régions. Devant ce malheureux phénomène de travailleurs pauvres, pourquoi, donc, y a-t-il encore une fervente opposition à l’augmentation du salaire minimum au Québec ?

Les partisans d’un plus grand laissez-faire économique nous diront qu’il s’agit d’une simple question d’offre et de demande. Si les entreprises doivent payer leurs employés plus cher, l’argent qui leur est payé en surplus doit provenir de quelque part. Ergo, les entreprises, notamment les PME, qui opèrent déjà avec une faible marge bénéficiaire, ont moins d’argent dans leurs poches, ce qui conduirait à hausse dans la fermeture des entreprises, ou du moins en une coupure importante de postes. Bon. En réalité, c’est un peu moins noir ou blanc.

Tout d’abord, il faut tenir compte du fait que le salaire moyen dans nos PME est de 19 $ de l’heure, soit bien au-dessus du salaire minimum actuel et envisagé, de sorte que celles-ci soient plus ou moins affectées par l’enjeu en cause. D’ailleurs, les hausses du salaire minimum dans les dernières années n’ont pas été associées à un plus grand taux de fermeture des PME, et ce, même lorsqu’elles furent importantes. Ce taux est même à la baisse depuis plusieurs années. Un tel résultat peut être expliqué par le fait qu’au final, toute augmentation dans la fermeture des entreprises qui pourrait découler d’une hausse du salaire minimum est compensée par un nombre égal d’ouvertures d’entreprises.

 Des études suggèrent d’ailleurs qu’une hausse des salaires aurait un effet bénéfique sur le rendement des entreprises, en faisant diminuer le taux de roulement des employés et en augmentant leur productivité. Ainsi, tenant compte de la réduction des frais de formation et d’embauche et des gains en efficacité causés par une telle hausse, les charges additionnelles que les employeurs auraient à verser à titre de salaire risquent d’être diluées.

De plus, un plus grand pouvoir d’achat pour les bas salariés se traduit naturellement dans une plus grande consommation dans les commerces locaux, stimulant ainsi l’activité économique de la province. Ce phénomène est particulièrement vrai chez les plus pauvres, qui ont une propension marginale à consommer élevée lorsque leurs revenus se multiplient, contrairement aux plus fortunés, qui auront davantage tendance à mettre leur argent de côté.

Mais les travailleurs à salaire minimum sont-ils réellement pauvres ? Oui. Contrairement aux prétentions de certains, les personnes étant rémunérées au salaire minimum ne sont pas majoritairement des étudiants qui vivent chez leurs parents ou qui reçoivent déjà des prêts et bourses. En fait, 59 % d’entre eux ont plus de 25 ans, 20 % d’entre eux ont des enfants à charge et la majorité est des femmes.

D’accord. Mais si une hausse du salaire minimum augmente la consommation, la croissance du pouvoir d’achat des bas salariés ne serait-elle pas annulée par une augmentation des prix ? Non. Il est estimé qu’une hausse du salaire minimum de 1 % entrainerait une hausse approximative moyenne de 0,074 % sur les biens vendus. En supposant une inflation annuelle provinciale de 2 %, une hausse de 25 % du salaire minimum causerait donc une augmentation des prix d’environ 1,85 %, ce qui résulterait en une augmentation du pouvoir d’achat réel de 21,15 % pour les personnes touchées.

Pour ce qui est du risque d’une perte d’offres d’emplois engendrée par une hausse du salaire minimum, cette crainte est légitime. En effet, puisqu’un salaire minimum à 15 $ équivaudrait à environ 50 % à 60 % du salaire moyen, de 6 000 à 20 000 emplois projetés pourraient être à risque advenant l’implantation d’une telle mesure. Toutefois, ce chiffre doit être considéré dans son contexte, c’est-à-dire dans l’optique d’une pénurie de main-d’œuvre et d’un nombre de personnes salariées qui s’élève à 3,5 millions. Notons d’ailleurs que les pertes d’emplois envisagées concernent surtout les jeunes sans diplôme et des femmes avec un diplôme d’études secondaires (DES) et que des mesures de protection peuvent être implantées à cet égard.

Si vous n’êtes toujours pas convaincus, il existe bien sûr d’autres options à partir desquelles procéder. On peut, par exemple, se tourner vers une augmentation des montants alloués à titre de prestations sociales ou sur une plus grande couverture de la RAMQ, comme l’assurance dentaire. Mais une chose demeure certaine, la pauvreté est une réalité palpable au Québec. Il faut se demander s’il est légitime en 2018, pour une entreprise de baser son plan d’affaires sur la précarité de ses employés. Ne serait-ce pas à l’employeur d’assumer ses coûts de travail, plutôt qu’à l’État, et donc à la collectivité ? Peut-être faudrait-il, en priorité, garantir un salaire viable à nos citoyens ?

[1] Mathieu DUFOUR et Raphaël LANGEVIN, « Quels seraient les effets réels d’une hausse marquée du salaire minimum ? », IRIS, octobre 2016.

October 12, 2018 /Le Verdict
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October 12, 2018 by Le Verdict

D’un côté, il y a les jeux de perspectives, les photos loufoques qui divertissent. De l’autre côté de ma mémoire, il y a une rencontre enrichissante. Au final, ce dont je me rappelle le plus à la suite de ma visite dans les Salinas Grandes des régions de Jujuy et Salta du nord de l’Argentine en mai dernier, c’est la conversation que j’ai eue avec mon guide de la communauté indigène Kolla.

À cette occasion, mon guide m’a informé de la problématique environnementale occasionnée par l’exploitation du lithium dans les déserts de sel. Impuissante, j’écoutais mon guide m’expliquer le rôle des touristes qui, selon lui, résidait dans la propagation de l’état réel de cette situation. Alors, j’ai choisi de vous exposer comment se manifeste le problème d’exploitation du lithium par cet article un peu banal plutôt que de vivre cette culpabilité mal placée et assoupir, de manière bien futile, ce sentiment d’impuissance que j’ai.

Pour la revue américaine Forbes, le commerce du lithium qui se déroule en Argentine, au Chili et en Bolivie, c’est l’« Arabie Saoudite du lithium ». Plus de 85 % du lithium mondial se concentre dans ces trois pays. Le lithium est le métal utilisé pour la fabrication des batteries de nos appareils technologiques comme nos téléphones cellulaires, par exemple. En soi, l’utilisation du lithium est plus propre que l’utilisation d’autres hydrocarbures ; c’est plutôt la quantité démesurée d’eau nécessaire à son extraction qui cause des ravages. Dans une région aussi sèche que celle de Jujuy et Salta, il s’agit d’une réelle bête noire. Il semblerait que d’ici 8 à 10 ans, l’industrie du lithium pourrait s’accroître davantage en raison du développement important des batteries électriques dans l’industrie de l’automobile, pour ne nommer qu’un exemple. Ainsi, la question se pose : faut-il diminuer les gaz à effets de serre et le réchauffement climatique ? Évidemment que oui. Mais à quel prix ?  

À cette heure, il y a neuf entreprises minières transnationales de lithium qui exploitent les régions de Jujuy et de Salta. Parmi les quarante communautés indigènes qui y vivent, seulement sept ont pu exprimer leur consentement pour cette exploitation. Pourtant, selon l’article 6 de la Constitution nationale d’Argentine, les communautés auraient dû être consultées. Or, en 2010, les entreprises minières ont interpellé le gouvernement argentin en lui demandant une autorisation urgente pour leur permettre de commencer leurs activités. L’argument économique étant plus alléchant que celui de maintenir de bonnes relations avec les communautés indigènes de ces régions, le gouvernement argentin n’a pas tardé à émettre le Décret Nº 3860/10. En déclarant l’exploration, l’exploitation et l’industrialisation des ressources des sept mines de sel un objet d’intérêt public, le décret a permis aux entreprises d’entamer leurs projets en outrepassant leur devoir de consultation des communautés indigènes. Paradoxalement, le décret mentionnait comme principe fondamental l’intégration des communautés locales pour un développement social et économique équilibré, tant en matière de création d’emplois que de gestion durable de l’environnement.

En réalité, l’exploitation du lithium viole plus d’un droit fondamental des communautés indigènes. Le droit de territoire, parce qu’ils ne peuvent pas choisir du sort réservé à leur propre terre ; le droit à un niveau de vie adéquat, parce que l’utilisation d’eau nécessaire pour l’exploitation du lithium leur enlève l’accès à cette ressource primaire et nécessaire à leur survie ; le droit à l’eau, nécessairement lié au danger de salinisation de l’eau douce dans ces régions désertiques : ce sont tous des droits gravement affectés par cette industrie. Au-delà de ces droits brimés, il y a les droits patrimoniaux et identitaires des communautés indigènes qui sont également gravement bafoués par cette exploitation. Lamentablement, les entreprises minières qui prennent possession de ce territoire détruisent toute harmonie qui existe dans la cohabitation de ces communautés avec leur environnement. Les peuples indigènes des Salinas Grandes y ont développé tout leur mode de vie : les salières sont au cœur de leur histoire et constituent le lieu de travail de la grande majorité d’entre eux. Ainsi, les Salinas revêtent un caractère spirituel unique sur lequel les entreprises minières s’acharnent.

Pourrait-on justifier cette attaque faite aux communautés autochtones par le fait que le lithium pourrait être une alternative intéressante aux hydrocarbures qui occasionnent tant de dommages sur notre terre ? Personnellement, j’en doute. Je crois que notre intelligence peut nous amener une alternative à cette alternative : une « réalternative », si l’on veut. Est-ce vraiment notre intelligence qui sera salvatrice ? Quizás. Mais jamais si l’on n’apprend pas à faire usage du savoir et du respect de ces communautés autochtones en l’égard de la nature, car l’un sans l’autre, je doute que l’on arrive un jour à une vraie et bonne « réalternative ».

October 12, 2018 /Le Verdict
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October 12, 2018 by Le Verdict

Les actes de violence perpétrés envers les Rohingyas qui ont lieu à l’heure actuelle en Birmanie sont révoltants et viennent percuter nos idéaux de sécurité et d’égalité qui nous semblent parfois acquis en 2018. Pourtant, dans ce pays d’Asie du Sud, les représailles commises par les forces armées birmanes envers les Rohingyas ne leur donnent que peu d’alternatives ; combattre, fuir leur pays ou mourir.

 Un Holocauste moderne

Les Rohingyas sont un groupe ethnique musulman habitant majoritairement la Birmanie, pays dont près de 90 pourcents de la population est bouddhiste. Les crimes dont ils sont actuellement victimes sont le dénouement de différentes politiques et actions du gouvernement birman ayant contribué directement et indirectement à discriminer, à marginaliser et à oppresser ce groupe. En 1982, l’État adopte à ce sujet une loi révoquant les Rohingyas statut de citoyen de la Birmanie, les privant conséquemment de nombreux services. En parallèle, les forces armées birmanes, ayant une position importante et quasi-autonome dans le pays par la Constitution, commettent depuis de nombreuses décennies des actes odieux envers ce groupe allant des violences sexuelles aux arrestations arbitraires.

La situation évolue en 2012 lorsque deux conflits éclatent entre ces groupes à la suite du meurtre d’une bouddhiste et de dix musulmans. Les affrontements qui en résultent sont l’effet d’une campagne islamophobe menée depuis plusieurs mois par un parti national birman. Ce dernier indique d’ailleurs ses intentions d’eugénisme négatif en citant Hitler, : « des actes inhumains sont parfois nécessaires pour maintenir une race. » À la suite du désordre de 2012, le gouvernement Birman établit des mesures drastiques envers les Rohingyas tels l’instauration de couvre-feux et d’importantes restrictions à la liberté de mouvement. Le 25 août 2017, un groupe servant à défendre les intérêts des Rohingyas, L'Armée du salut des Rohingyas de l'Arakan (ARSA), se rebellent en attaquant une base militaire. La réponse des forces birmanes est alors brutale s’attaquant immédiatement de manière purement arbitraire au groupe musulman. Ces derniers sont violés, torturés, tués, leurs maisons sont brûlées, leurs villages saccagés. Les Rohingyas fuient dès lors en majorité vers le pays voisin, le Bangladesh avec un minimal de ressources. Depuis les événements du 25 août 2017, près de 750 000 femmes, hommes et enfants ont fui la Birmanie selon le Haut-Commissariat au Nations-Unis pour les réfugiés.

L’aide de la communauté internationale

Les Rohingyas sont apatrides, c’est-à-dire qu’ils ne sont reconnus par aucun État comme étant leurs ressortissants. Ayant été forcés de quitter la Birmanie, ils n’ont ainsi théoriquement aucun endroit où ils peuvent s’installer de façon permanente. Au Bangladesh, les Rohingyas qui ont survécu au trajet sont logés dans des camps de fortune insalubres où règne misère, crainte et incertitude. Diverses institutions et certains États leur fournissent des ressources et soins qui sont toutefois insuffisants pour ces centaines de milliers de réfugiés. D’ailleurs, Amnistie international rappelle le besoin urgent de fournir une meilleure assistance aux Rohingyas dans un contexte où « [la] crise ne va pas disparaître dans un avenir prévisible. »[1] Le gouvernement Birman a pour sa part restreint considérablement l’acheminement de l’aide humanitaire destinée aux Rohingyas encore présents sur son territoire.

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Les sanctions de la communauté internationale

Depuis quelques semaines, la situation qui se déroule en Birmanie se débroussaille et la pression internationale n’a jamais été aussi manifeste. Le 6 septembre dernier, La Cour pénale internationale (CPI) a affirmé qu’elle était compétente pour enquêter sur la situation en Birmanie ; certains agissements des forces armées ayant été considérés comme crimes de déportation. Ce tribunal international pourra ainsi éventuellement sanctionner les responsables et ce, même si la Birmanie n’est pas un État ayant ratifié le statut de la Cour. Cette dernière exerce ainsi sa juridiction sur les actes qui se sont en partie produit sur le territoire du Bangladesh, pays membre de la Cour. La CPI, se prononcera ultérieurement si elle a compétence sur d’autres crimes.

De plus, de nombreux pays exercent présentement diverses sanctions sur la Birmanie allant de simple restriction de commerce à un embargo complet sur les armes et matériaux connexes. Au Canada, des sanctions sont imposées par divers règlements et décrets créés en vertu de la Loi sur les mesures économiques spéciales[2].

Les critiques de la communauté internationale sont également abondantes envers Aung San Suu Kyi, présidente de la Birmanie, pour son inaction absolue et son déni des actes des forces armées. Ironiquement, cette dernière est la lauréate du prix Nobel de la paix de 1991.

Une situation qui rappelle

La Shoah n’a plus lieu. Le nettoyage ethnique des juifs des années 30 et 40 en Europe nous semble bien dernière nous. Les leçons nous semblent parfois parfaitement acquises et la sécurité, l’égalité et liberté de religion paraissent être des droits incontestables. Néanmoins, ces mêmes sentiments de haine et d’hostilité qu’on retrouvait pendant l’Holocauste sont encore présents aujourd’hui sous différentes formes. La situation des Rohingyas en est un exemple frappant. Le chemin à parcourir pour atteindre un certain niveau de paix à l’international est donc long et épineux, analogiquement à celui qu’a dû emprunter les Rohingyas pour fuir. Pour l’instant, il est primordial de penser aux futurs combats qui auront lieu, de sanctionner les crimes et de fournir une assistance suffisante aux victimes.

[1] Biraj PATNAIKM. «La communauté internationale doit venir en aide aux réfugiés rohingyas de toute urgence», https://amnistie.ca/sinformer/communiques/international/2018/bangladesh/communaute-internationale-doit-venir-en-aide-0

[2] Loi sur les mesures économiques spéciales, LC 1992, c.17.

 

October 12, 2018 /Le Verdict
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October 10, 2018 by Le Verdict

La nomination du magistrat conservateur, Brett Kavanaugh, à la Cour suprême américaine, malgré les accusations d’agression sexuelle d’une professeure d’université, est révélatrice de l’influence malsaine du président Donald Trump sur la démocratie américaine.

 Il faut savoir que la Cour suprême américaine compte neuf magistrats nommés à vie par le président des États-Unis. Le processus de nomination d’un nouveau juge américain suscite toujours de longs et vigoureux débats en raison de la sensibilité des questions sur lesquelles tranche la Cour suprême : port d’armes, avortement, discrimination raciale, etc.

Nul ne s’attendait toutefois que les débats entourant la prochaine nomination du magistrat Kavanaugh portent sur ses comportements sexuels passés. En effet, le 17 septembre dernier, l’universitaire Christine Blasey Ford a accusé Kavanaugh de l’avoir violée en 1982 alors qu’elle était âgée de 15 ans.

Lors de son audition devant les sénateurs américains, dont le vote est déterminant dans la confirmation d’un nouveau juge à la Cour suprême, Mme Blasey Ford a raconté que Brett Kavanaugh et un ami, tous deux en état d’ivresse, l’auraient coincée dans une chambre lors d’une soirée festive. Ils l’auraient maintenue de force sur un lit, avant de se livrer à des attouchements par-dessus ses vêtements, qu’ils auraient tenté de lui retirer. Quand elle aurait tenté de crier, Kavanaugh lui aurait couvert la bouche avec la main. Elle aurait finalement pu se dégager de son étreinte et quitter la pièce.

 Une tempête médiatique a suivi le témoignage de Mme Blasey-Ford et plus de 300 manifestants solidaires de la professeure se sont rassemblés devant la Cour suprême afin de tenter d’influencer le vote du Sénat. À une époque marquée par le mouvement #Metoo et une prise de conscience des dommages infligés aux femmes par les violences sexuelles, Kavanaugh s’est retrouvé cloué au pilori. Il a toutefois démenti catégoriquement les propos de Mme Blasey Ford et surtout démontré sa rage du fait qu’une femme osait l’accuser publiquement. Trump, continuant d’appuyer son candidat, s’est par ailleurs moqué publiquement de Mme Blasey Ford en remettant en question ses propos dans un discours teinté d’une vision manichéenne des rapports hommes-femmes.

 L’embarras exprimé d’un sénateur républicain, Jeff Flake, suite à l’audition de Mme Blasey Ford a conduit à l’ouverture d’une enquête du F.B.I. Limité dans le temps et dans son mandat per se, cette enquête n’est pas parvenue à confirmer les propos de l’accusatrice. Résultat, le 5 octobre dernier, les sénateurs républicains, majoritaires au Sénat, ont réussi à faire entériner la candidature de Kavanaugh. Trump s’en est réjoui, lui qui souhaitait confirmer le juge Kavanaugh avant les élections de mi-mandat du 6 novembre prochain, qui pourraient voir les démocrates prendre la majorité au Congrès.

 Ce scandale se veut une démonstration éclatante de la vision brutale qu’entretient le président Trump face aux rapports humains, sociaux et politiques qui influencent la vie de la nation américaine. Il démontre plus encore que les condamnations dans les dossiers d’agressions sexuelles sont difficiles à obtenir hors de tout doute raisonnable.

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October 10, 2018 by Le Verdict

Pendant les vacances d’été, comme à peu près chacun d’entre vous, j’essaie de décrocher. Je tente de lire autre chose que du droit, de laisser de côté ma pile de doctrines et mes articles de loi. Or, malgré cette intention ô combien louable, l’actualité juridique, ma pensée critique, mes convictions et mon gros bon sens, eux, ne prennent pas de vacances ! C’est donc ainsi que je me suis retrouvée par un soir de juin dans l’appartement de mon meilleur ami à tempêter contre un article qui est apparu dans mon feed Facebook. Ce bref moment où je me suis emportée parce qu’on rapportait des faits « tous croches » et qu’on omettait de mentionner des éléments cruciaux à la compréhension des lecteurs m’a toutefois amené à réfléchir. Les médias, selon moi, se doivent de faire attention à leur manière de livrer l’actualité juridique à ceux qui, bien souvent, ne comprennent pas notre droit et en tant que citoyen, il est de notre devoir de s’informer et de s’assurer que ce qu’on lit est véridique.

En effet, après la lecture dudit article, je me suis rendue malgré moi dans la section des commentaires. Résultat ? Une tonne de gens indignés s’horrifiaient de « notre système de justice à deux vitesses » et attaquaient le droit à grands coups de préjugés, et ce, sans comprendre l’essentiel derrière la décision qui avait été rendue par le juge. Seuls quelques courageux osaient se mouiller et répondre à ceux qui ne comprenaient pas que le journaliste avait écrit l’article de manière trompeuse afin de faire réagir les lecteurs.

 Le droit est important. Le droit est une science humaine qui touche les gens et, pour reprendre les paroles de nos enseignants, il se retrouve partout. Pourtant, nombreux sont ceux qui ignorent les rouages du système, qui ne comprennent pas son fonctionnement et qui peinent à interpréter les lois. Or, certains médias au fait de cette situation, plutôt que de se donner la mission d’informer correctement la population, usent de sa méconnaissance afin de multiplier les clics et susciter la controverse. De ce fait, ces derniers contribuent à générer une haine envers le système de justice québécois qui n’a pas lieu d’être.

À mon sens, le but premier des médias se doit de demeurer celui d’informer les gens, de leur rapporter adéquatement l’actualité. Ils ne devraient pas servir à maintenir les lecteurs dans l’ignorance et à nourrir leur hargne envers l’État, ses institutions ou encore envers ses dirigeants politiques. C’est pourquoi je souhaite appeler à la vigilance. Il est impératif, surtout à l’ère des « fake news », de lire, de vous informer et surtout, de poser des questions.

 Si vous êtes étudiants en droit, faites-en votre mission : tentez de démystifier auprès de vos proches ces articles, qui peuvent à première vue sembler choquants. Expliquez les notions de droit dans des termes plus faciles à comprendre, rajoutez les faits manquants à l’introduction du texte et réajustez le tir. Si vous n’étudiez pas en droit, faites la même chose, mais dans les domaines qui vous tiennent à cœur et que vous connaissez bien. Ce que je tente de vous dire, c’est qu’ensemble, il nous est possible de surmonter la désinformation et de redonner aux médias leur but premier, soit celui de donner le pouls de notre société, de nous raconter l’actualité sans chercher à nous diviser, à nous monter les uns contre les autres et à générer de plus en plus de clics.

 Bref, en ce début d’année, je souhaite vous rappeler, que vous soyez ou non étudiant en droit, de faire attention à ce que vous lisez sur les médias sociaux et même sur les sites web de certains périodiques et quotidiens. Renseignez-vous, posez des questions et surtout, évitez à tout prix cette fameuse section des commentaires !

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October 10, 2018 by Le Verdict

Nous sortons à peine d’une très longue campagne électorale. Les partis politiques ont tous décidé de présenter une annonce par jour, sur une période de 39 jours. C’est un rythme effréné. La cadence était d’une telle rapidité que l’on est essoufflé rien qu’à y penser.

 Le problème réside cependant dans la quantité et la qualité du contenu qui est offert aux électeurs. On assiste à des mesures de plus en plus ciblées, les mesures les plus terre-à-terre qui soient.

 Prenons l’exemple des réseaux sociaux. Fut-un temps où Robert Bourassa pouvait tenir un même discours sur plusieurs jours, voire pendant plus d’une semaine. C’était une époque où, malgré la diffusion à la radio et à la télévision, les gens demeuraient tout de même sensibles aux propos lorsqu’ils étaient tenus chez eux, devant eux, dans une salle communautaire.

 De nos jours, la nouvelle va tellement vite qu’on doit nous bombarder d’information pour garder notre attention. Et c’est tout le contraire qui se produit.

Chaque annonce est une pièce de casse-tête. Nous n’avons pas tous le temps, l’intérêt ni l’énergie de scruter ce que chaque parti propose sur chaque enjeu. Bref, on doit composer avec une partie de chaque casse-tête, sans avoir d’idée finale. Comment, alors, faire un choix éclairé dans une telle perspective? Le casse-tête se doit d’être assemblé pour qu’on puisse en juger en toute connaissance de cause.

 Le Parti québécois, depuis son apparition à la fin des années 60, a été un acteur important sur la scène politique du Québec. Il s’est imposé comme un parti d’avant-garde, un parti tourné vers le futur et qui avait des propositions concrètes. C’est le Parti québécois qui a octroyé aux femmes le congé maternité, qui a créé le ministère de l’Environnement et qui a adopté la Loi sur les normes du travail. Le Parti québécois, comme vous le savez, a proposé par deux fois un projet d’indépendance pour le Québec. C’étaient des propositions résolument tournées vers l’avenir.

 Le Parti libéral a lui aussi contribué à l’avancement de la société québécoise. Présent depuis maintenant 151 ans, c’est lui qui donne le droit de vote aux femmes en 1940. Après le règne de l’Union nationale, les années 60 sont synonymes de chantier. On nationalise l’hydroélectricité et on crée le ministère de l’Éducation. Le Parti libéral, c’est aussi le parti qui adopte le français comme langue officielle du Québec.

 Or, nous sommes désormais dans une gestion au jour le jour, à proposer des lunchs pour les enfants du primaire, une seconde « carte Soleil » pour les parents, des « bébés bonus » digne du temps des filles du Roy, et une seconde langue officielle, le langage des signes.

 Le climat politique actuel est loin du climat politique des années 60, 70, 80, même 90. Nous n’assistons à aucune réforme majeure. Je me pose donc la question suivante : quel est donc le rôle des jeunes au sein d’une société qui ne peut se fédérer autour d’un projet de société, un projet commun pour tous? Je souhaite d’ailleurs le retour des politiciens qui expliquaient les enjeux au peuple, sans les infantiliser. Comme René Lévesque savait si bien le faire dans Point de Mire. Allez-voir, rien que pour votre curiosité.

 À une certaine époque, on nous proposait des projets de société. Des projets qui savaient faire rêver les gens. Des projets qui avaient de l’ambition. Des projets qui devaient propulser le Québec vers l’avant. Propulser le Québec vers la modernité. J’attends impatiemment le retour de projets aussi porteurs.

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October 10, 2018 by Le Verdict

« La mer… », nous chantait Charles Trenet. Cette étendue qui miroite les états d’âme du commun des mortels : parfois d’une colère homérique et dévastatrice, parfois d’une infinie sérénité, mais sans cesse en mouvement.

 Écoutez ! Entendez-vous ces lamentations ? Elle est là, la mer. Elle me fixe de ses yeux céruléens, à peine perceptibles derrière un flot de larmes. Quelle beauté ! Elle sanglote sur la rive avec une lenteur apaisante. Je l’approche, mais elle me fuit, se rétracte, trahie, sans doute.

 J’observe l’horizon. Berger de ces moutons houleux, je laisse les vagues glaciales lacérer la peau de mon pied marin. Soudainement saisi d’une effarante empathie, je plonge. Je pars en éclaireur vers l’abysse ; rejoignez-moi si vous en sentez le courage. J’ai rendez-vous avec le dieu des mers.

 Le trident de Poséidon a trop souvent dépossédé les êtres de leur âme. Par vengeance, qui sait ? Un simple châtiment infligé au genre humain pour défendre son royaume, mais en vain… un coup d’épée dans l’eau.

 La richesse infinie de l’océan est désormais limitée, me dit-il. Candides sont les amis de dame nature qui nettoient ses côtes. Ils ont du cœur au ventre. Or, la plaie est au sein de nos nations. Il faut enrayer l’hémorragie de détritus. Ceci n’est pas un laïus, c’est une imploration ! L’égoïsme des Hommes mènera Poséidon à sa perte. Je, me, moi ; il se noie, et la mer avec lui.

***

 J’étais dans les bras de Morphée lorsque je serrais la pince de Poséidon, mais c’est à mon réveil que j’ai constaté le cauchemar de notre réalité. Les titres des quotidiens, tous plus alarmants les uns que les autres, ne semblent pas retentir sur la population. « Des milieux marins en péril », « La faune aquatique se meurt », « La pollution plastique dans nos assiettes », pouvais-je y lire. Qui eût cru que l’empire des ondes cachait un mal-être si sombre ?

 Celle qui, autrefois, me charmait de ses doux effluves salins, me rejette aujourd’hui, plus aigre que jamais. Victime de notre indifférence, ses flots s’acidifient. Les Hommes ont enfiellé la plaine liquide : elle est amère, la mer. Hélas ! de jour en jour, elle se ternit à grands coups de marées noires, de pesticides, de microplastiques, et que sais-je encore ?

 Nous n’avons aucune chance sans notre plus grande alliée. Elle nous a donné la vie et nous a bercés, comme toute bonne mère. Nous sommes bien sots de la polluer.

***

Mon message se résume ainsi : il faut protéger notre eau. Prenons des moyens concrets pour la remettre sur pied. Des politiques plus vertes ? Des lois plus sévères ? Je n’ai pas la solution… Quoi qu’il en soit, M. Trenet serait bien malheureux d’apprendre que son amante ne danse plus le long des golfes clairs.

 Ceux qui m’entendront n’y verront qu’un beau parleur ; ceux qui m’écouteront y verront un cri du cœur…



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October 10, 2018 by Le Verdict

Depuis plusieurs années déjà, l’on entend parler de la possible réalisation de scénarios météorologiques ou sociaux catastrophiques reliés aux changements climatiques.

 Depuis plusieurs années déjà, l’Homme s’en fout.

 Peut-être ces changements climatiques lui auront-ils toujours semblé fictifs, ou encore beaucoup plus grands que lui, ne sachant pas vraiment quoi faire pour faire sa part.

 Aujourd’hui, chose certaine, les changements climatiques ne sont plus qu’un grand titre dans les journaux ; ils sont à nos portes. Certains dirigeants affirment qu’il nous reste quelques années à peine pour changer drastiquement nos habitudes de vie avant qu’il ne soit trop tard. D’autres affirment que les répercussions d’une Terre qui réchauffe, et qui réchauffe beaucoup trop vite, surviendront beaucoup plus rapidement que prévu.

 L’environnement aurait toujours dû être au centre de nos préoccupations. Malheureusement, par manque de connaissances ou parce que l’Homme ne s’est jamais réellement senti concerné par cette problématique, nous en sommes là, aujourd’hui : À se demander ce que nous devrions faire afin de faire reculer ce point de non-retour. Nous sommes les seuls qui pouvons intervenir afin de faire basculer la destinée de l’Humanité. Nous en sommes là : Si nous n’agissons pas, nous entrainerons notre propre perte.

Tristement, plusieurs personnes ne se sentent toujours pas concernées par une problématique qui pourtant, semble être l’une des plus importantes problématiques que l’humanité aura à affronter, et ce, en collectivité ; partout sur le globe. Que vous manque-t-il pour en prendre conscience ? Répondre que vous ne serez plus de ce monde au moment venu serait égoïste : Que faites-vous des générations à venir ? De vos enfants, et de vos petits-enfants ? Que faites-vous de la survie de l’Humanité ?

 En tant qu’étudiante en droit, je me suis longtemps posé la question : Que pouvons-nous faire, nous, juristes de demain, afin de contribuer de façon significative à la résolution de cette problématique mondiale ?

 En y réfléchissant un peu, l’on constate que les juristes, dotés d’une formation en droit, mais aussi, et surtout, d’une formation axée sur le monde et sur les sciences sociales de façon générale, développent des aptitudes en droit, certes, mais aussi une habileté certaine en l’analyse et en la critique de différents aspects sociétaux relativement aux principes fondamentaux régissant notre système législatif, exécutif et judiciaire.

 En effet, et de par notre large formation, les seules limites que nous aurons seront celles que nous nous imposerons. Autrement dit, « The Sky’s the Limit ».

 Tant de choses restent à faire, et à tant de niveaux.

 C’est ici que nous, juristes d’aujourd’hui et de demain, entrons en scène.

De par l’immense éventail de possibilités de carrières s’offrant à ceux qui font des études en droit, il nous sera possible d’intervenir sur une multitude de sphères. Que ce soit au public, ou au privé ; que ce soit au gouvernement, ou au sein d’une entreprise ; que ce soit dans les petites ou les grandes actions du quotidien, nous devrions tous, désormais, être guidés par une mission commune : sauver notre environnement.

 Trouvons des mesures afin que l’Homme réduise son empreinte écologique, et surtout, trouvons les moyens appropriés qui nous permettront de les appliquer en société.

 Instaurons des politiques plus efficaces qui permettront à l’Homme de réduire son émission de gaz à effet de serre quotidienne et sa dépendance à l’automobile.

 Encourageons les entreprises qui proposent des projets à l’image de la société écologique que nous souhaitons créer.

 Passons le message qu’au Québec, la protection de notre environnement est une priorité.

Tout cela, et bien plus encore. Peut-être réussirons-nous à faire changer les mœurs et à promouvoir ainsi l’importance de se livrer à une telle bataille. À l’heure actuelle, il n’y aurait pas plus grand risque que celui de ne rien faire.

 Tâchons de voir à ce que l’Humanité survive pour les bonnes raisons.

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October 10, 2018 by Le Verdict

Le Réseau national d’étudiants Pro Bono est une organisation dont la présence est bien établie dans 22 des 23 facultés de droit au Canada. Il va sans dire que nous avons un vaste impact auprès de la population canadienne, puisque chaque année, ce sont 1 600 étudiants bénévoles qui consacrent plus de 115 000 heures à offrir des services juridiques gratuits.

 De par sa mission, Pro Bono permet d’accroître l’accessibilité à la justice pour les personnes à faible revenu et les organismes à but non lucratif. De plus, les différentes opportunités offertes par l’organisation permettent de former les futur(e)s juristes en leur présentant des expériences d’apprentissage pratiques et supervisées, ce qui fait de Pro Bono un incontournable au sein de la Faculté de droit de l’Université Laval. Cette année encore, Pro Bono est en croissance à Québec. Nous avons dix-sept organismes partenaires, au sein desquels 50 étudiants et étudiantes bénévoles participeront à diverses tâches.

 Les étudiants et étudiantes qui ont participé au réseau national Pro Bono ont acquis des connaissances indispensables et ont redonné à la communauté. Voici le témoignage de deux bénévoles qui ont œuvré au sein de Pro Bono l’année dernière :

 Pro Bono est une porte d’entrée vers l’accès à la justice. S’impliquer en tant que bénévole est une expérience unique qui va bien au-delà du domaine juridique. C’est s’engager pour donner un sens à notre formation et faire une différence auprès des communautés vulnérables. L’an dernier, j’ai participé à une étude sur les perceptions et opinions des justiciables quant à l’accès à la justice familiale. Lors de mon travail, j’ai pu communiquer directement avec les justiciables au Palais de justice de Québec et cerner certains enjeux tels que la difficulté d’accès à l’information et la lourdeur des procédures judiciaires. Ma participation à Pro Bono m’a ouvert les yeux et m’a permis de mieux comprendre des besoins très concrets d’accès à la justice dans notre société actuelle. En tant que futurs juristes, il est de notre responsabilité de voir aux enjeux juridiques de demain et de forger cette société que nous souhaitons meilleure. Qu’attendez-vous ?

–       Catherine Hébert

 Pro Bono m’a permis d’enrichir mes connaissances, notamment en droit municipal, sur les procédures civiles et pénales et sur des réalités qui sont bien différentes des miennes. En plus de faire de la recherche juridique, j’ai pris des initiatives qui m’ont ouvert plusieurs portes. J’ai notamment eu la chance de discuter avec des juges de la Cour municipale et même d’être invitée au Cabinet des juges. À la fin de mon mandat, j’ai eu la fierté de remettre un travail exhaustif sur la Cour municipale et sur son fonctionnement. Ce document servira donc de guide pour les futurs intervenants sociaux de l’organisme. Finalement, je referais du bénévolat au sein de Pro Bono sans hésitation. J’ai été très bien encadrée par mon organisme, par mon avocate superviseure et par les coordonnatrices. Je considère cette expérience comme étant très enrichissante et pertinente, tant au niveau personnel que professionnel. Il s’agit de trois heures par semaine très bien investies.

–    Laurence Cardinal

En plus du bénévolat hebdomadaire des étudiants et étudiantes, le comité Pro Bono a de nombreuses activités prévues à son calendrier cette année. Le 18 septembre dernier, a eu lieu notre soirée de lancement. Pour l’occasion, nous avons accueilli l’honorable J. Michel Doyon, lieutenant-gouverneur du Québec. Ensuite, nous aurons notre incontournable soirée-bénéfice le 8 novembre 2018, une soirée thématique Casino qui permet chaque année de faire rayonner le comité auprès de la communauté étudiante et des juristes de Québec. Nous vous y attendons en grand nombre. Enfin, nous terminerons le 26 mars 2019 par une soirée de clôture, au cours de laquelle nous accueillerons Me Paul-Matthieu Grondin, le Bâtonnier du Québec.

 Nous vous invitons à rejoindre la famille Pro Bono et ainsi à améliorer l’accessibilité à la justice tout en aidant les organismes communautaires du Québec.

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October 10, 2018 by Le Verdict

« She works hard for the money », c’est sur ces mots que s’est ouverte la 3e édition du Colloque annuel Femmes en finance organisé par le Cercle finance du Québec le 13 septembre dernier. Ayant eu la chance d’y participer, nous désirons vous partager notre expérience.

 À première vue, on peut s’interroger sur la pertinence d’un colloque qui s’intéresse aux femmes en finance et à la relation qu’entretiennent les femmes avec l’argent, mais ce serait d’oublier que les femmes qui font de l’argent ont du pouvoir. Elles occupent des postes de direction, siègent sur des conseils d’administration, sont des entrepreneures prolifiques et des politiciennes engagées. Déconstruire et décomplexer la relation des femmes avec l’argent, c’est aussi admettre que le fait d’être femme, peu importe ce que cela signifie pour chacune, ne devrait pas être un obstacle à l’accomplissement professionnel et à l’accession à des postes d’autorité.

 Sans surprise, cela est bénéfique pour tous. En effet, non seulement les femmes se trouvent de plus en plus dans des postes de direction et des conseils d’administration, mais elles accomplissent leurs responsabilités avec brio. C’est ce que nous avons appris, lors du panel intitulé Le pouvoir de l’argent présentant Mme Katia Depokomandy-Morin (YWCA Québec), Mme Geneviève Desautels (Amplio Stratégies & Illuxi), M. Alain Desbiens (BMO gestion mondiale d’actifs) et Mme Carole Gherlenda (RBC Gestion de patrimoine). Selon une étude de l’International Journal of Business Governance and Ethics, les femmes sont de meilleures leaders décisionnelles, ce qui entraine de meilleures performances pour leurs compagnies. Le projet de rénovation de la YWCA de Québec, orchestré par un conseil d’administration exclusivement féminin, illustre bien les résultats de cette étude. Mme Katia Depokomandy-Morin a d’ailleurs témoigné que la construction avait duré moins de temps que prévu à un coût moindre que dans le budget initial, ce qui est très rare pour un chantier d’une telle envergure. Au-delà de l’accomplissement personnel, il y a donc un enjeu de société à voir plus de femmes accéder aux postes de direction et à siéger sur des conseils d’administration.

 On entend depuis plusieurs années que la représentation est importante, que pour se projeter dans des postes de haute direction, dans des CA ou en politique, on a besoin de modèles en chair et en os. Nous vous confirmons que c’est tout à fait vrai. Les paroles n’ont qu’un effet limité dans notre perception de ce qu’il est possible d’accomplir en tant que femme. Néanmoins, ce ne sont pas toutes les femmes de notre âge qui ont la chance d’avoir de telles modèles. Les femmes handicapées, les femmes noires, autochtones et de la communauté LGBTQ+, pour n’en nommer que quelques-unes, ont encore peu de modèles qui leur permettent à elles aussi de croire en leur avenir. Ces femmes doivent être célébrées et leur expérience doit être reconnue parce qu’une chose est certaine, elles travaillent fort.

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 Pour lors, nous étions chanceuses de pouvoir participer à ce merveilleux colloque et d’échanger avec d’autres femmes sur les tabous entourant l’argent. Laissez-nous vous présenter deux femmes qui nous ont marquées :

 La psychologue, Rose-Marie Charest, une femme extraordinaire et franche. Elle a quitté le poste de présidente de l’Ordre des psychologues du Québec pour consacrer son temps à donner des conférences sur divers sujets, dont le développement personnel. Tout au long du panel, ses mots étaient inspirants. Son conseil aux femmes : ne jamais changer qui l’on est, prendre position et surtout ne pas hésiter à être émotive, car les émotions, qu’on le veuille ou non, font partie de nous et nous rendent meilleures.

 L’entrepreneure Geneviève Desautels, présidente et cofondatrice d’Amplio Stratégies & Illuxi, coach en entreprise et auteure d’« Oser le monde en soi », un guide d’autocoaching. Avant d’avoir du succès avec sa première entreprise, Mme Desautels a essuyé plusieurs refus. Elle encourage les femmes à apprendre comment vendre une idée et à persévérer. Sa ténacité et son dynamisme nous ont impressionnées et motivées à prendre des risques et croire en nos projets.

 Cette journée de colloque s’est conclue comme elle avait commencé, sur ces fameux mots : « She works hard for the money ». Effectivement, comme Sophie Villeneuve, animatrice principale du colloque, le mentionnait, les femmes travaillent fort pour gagner leur argent, et cet argent nous donne du pouvoir. Il faut apprécier ce pouvoir, l’utiliser à bon escient et encourager les femmes à parler d’argent afin de détruire les tabous qui l’entourent.

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***Formation Jeunes et Leaders Décisionnelles***

 Nous profitons de l’occasion pour publiciser cette superbe formation donnée par le Y des femmes de Québec à même le campus de l’Université Laval. Cette formation de 15 heures vise à préparer les femmes de demain dans un rôle d’administratrice.

 De plus, la formation est gratuite pour les étudiantes !

 Si cela vous intéresse, vous pouvez communiquer avec nous pour plus d’informations ou simplement aller sur le site du Y des femmes à l’adresse suivante : http://www.ywcaquebec.qc.ca/leaders/jeunes.

October 10, 2018 /Le Verdict

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