LE VERDICT

Journal des étudiants en droit de l'Université Laval

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RESPIRER

December 06, 2017 by Le Verdict

Par Eve Gaumond

Entre dépression saisonnière automnale, sondage maison, annonce gouvernementale et anxiété de performance pré-examen, la thématique de la santé mentale s’est imposée d’elle-même dans le cadre de la présente édition du Verdict. Avant même que je n’aie même choisi mon propre sujet, on m’avait déjà envoyé trois articles sur cette question. Grand bien cela fasse, il s’agit d’un sujet dont on traite souvent trop peu.

Cela étant, depuis quelques années, le tabou quant aux problématiques de santé mentale s’effrite tranquillement. Les stigmates tombent peu à peu et avec la fin de l’opprobre, il est presque devenu de bon ton de confesser à la blague ses traits asperger ou TOC. Devient Sheldon Cooper qui veut…     

Le trouble anxieux est également bien en vogue et c’est, semblerait-il, ce trouble qui nous guette le plus sévèrement, nous, juristes en devenir. Le droit serait, paraît-il, une véritable usine à névrosés. La pression académique et professionnelle ajoutée à la montagne de lectures ainsi qu’à la pénurie d’encre de nos surligneurs ferait naître une armée de zombies angoissés.

Or, n’est-il pas un peu nombriliste de s’imaginer que le stress n’existe qu’à l’ombre de la balance de Thémis? Le droit n’a pas le monopole  du stress et du travail acharné.

Et puis, il y a un monde entre l’anxiété et le stress. L’anxiété paralyse et étouffe. Le stress agite et anime. Il agit parfois aussi comme motivateur. Poussant les athlètes à battre des records, les artistes à livrer la performance de leur vie et les étudiants à donner le meilleur d’eux-même. L’énergie créatrice induite par le stress est souvent sans pareil. En effet, combien d’entre nous finissent de rédiger leurs travaux la nuit avant la remise parce que l’adrénaline les motive?

Le stress est le pendant de la passion, il permet de vaincre l’adversité et d’atteindre l’excellence. Alors certes les études en droit peuvent être exigeantes et stressantes,  mais sincèrement je n’y vois aucun problème.

Mais lorsque le stress devient un boulet qui empêche de progresser, un mur infranchissable entre soi-même et la réussite, un facteur de démobilisation et de dévalorisation, il ne s’agit plus de simple stress, mais plutôt d’anxiété. L’anxiété constitue un grave problème dont les causes sont complexes et les conséquences parfois sérieusement handicapantes.  Bien que je salue l’initiative de la faculté quant aux stresseurs inutiles, je doute que le fait de distribuer des balles anti-stress à tous permettra de régler des problèmes de cette envergure.

Dans le pavillon voisin du nôtre, l’université forme des professionnels dont la spécialité est justement de se consacrer à aider ce genre de problèmes : les psychologues. Beaucoup d’entre nous traverseront des périodes difficiles au cours de leur parcours à la faculté. Dépression, surmenage, trouble anxieux, crises d’angoisse, idées suicidaires, dépendances… Ces souffrances doivent être entendues et traitées. Par ailleurs, au-delà des problèmes épisodiques, il y aura aussi les troubles de santé mentale récurrents pour lesquels un encadrement spécialisé, adapté aux réalités des étudiants de droit pourrait être bénéfique. Enfin, une approche préventive pourrait également être profitable à plusieurs. En effet, si tous ne souffriront pas de maladie mentale, bien rares seront ceux qui échapperont aux remises en questions et aux crises existentielles.  Des consultations psychologiques pourraient permettre de désamorcer bien des bombes.

Si la faculté à cru bon de se doter d’un conseiller en emploi pour encadrer les étudiants dans leur processus d’accès au marché du travail, je crois qu’il serait tout aussi pertinent qu’elle s’adjoigne les services d’un psychologue qui serait disponible pour venir en aide aux étudiants dans le besoin. Il s’agit certes d’une mesure plus coûteuse et complexe, mais elle témoignerait d’un engagement fort sincère et novateur envers la promotion de la santé mentale.  

Enfin, j'aimerais féliciter Josée Therrien pour son initiative et la remercier pour avoir su susciter le débat sur cette importante question. 

December 06, 2017 /Le Verdict
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COUP D'OEIL AU MIROIR

December 06, 2017 by Le Verdict

Par Paméla Roy

Cocktails. Jolies robes et tailleurs ajustés ; rouge à lèvres et eau de Cologne. Complets et chaussures de la dernière mode.

En quelques secondes, l’on est poussé à bien paraître, pour l’emploi, pour être accepté dans le milieu, et ce, autant par les professionnels que par nos pairs ; pour être plus facilement approchés, approchables ; considérés, considérables. L’apparence est la première chose que l’on voit chez quelqu’un ; c’est le premier contact. Peut-être tentons-nous de cerner les contours de cette personne inconnue, de lui deviner une personnalité, des ambitions, des rêves. Le physique parle-t-il réellement pour nous ou peut-il au contraire induire en erreur ?

On étudie dans un baccalauréat qui, sans réellement le vouloir, nous pousse dans un monde d’image, de bien-paraître et d’avis au premier coup d’œil. L’on se fait une idée rapidement sur ce que pourrait être une personne de par ce qu’elle porte, et de par ce qu’elle a l’air ; de par l’enveloppe, la couverture : on pose un regard de surface.  Les réseaux sociaux en rajoutent ; l’accent est mis sur la photo, sur l’apparence et sur le physique, et l’on en oublie presque la personne elle-même, sa personnalité et son unicité. Des milliers de personnes qui en suivent une seule non pas pour ce qu’elle fait, ou encore pour ce qu’elle est, mais bien pour ce qu’elle a l’air ; pour son apparence et ses photos de bon goût. Certains pourraient trouver cela flatteur ; je trouve cela alarmant.

Certains rétorqueront que ce n’est pas le problème de tout le monde ; que tous ne sont pas comme ça. Je vous répondrai que vous avez entièrement raison. Mais cette propagande à l’admiration de l’enveloppe charnelle est trop flagrante pour nier son importance. Elle prend place au sein de différentes relations professionnelles, mais aussi, et surtout, dans les relations interpersonnelles, dans les relations avec nos confrères et consœurs, ainsi qu’au sein même des relations amoureuses.

À mon avis, cette valorisation du paraître est devenue un problème de société, les relations entre individus s'en trouvant affectées. L’on entend toute sorte de choses aujourd’hui, comme s’il fallait entrer dans un moule préalablement conçu, sans qu’aucune mèche ne dépasse, et sans qu’aucun cil ne soit de travers. Sans prétendre que l’apparence n’est pas importante, surtout dans le milieu dans lequel on se développe à l’heure actuelle, l’on perd selon-moi un peu de notre personnalité et de notre unicité, hommes comme femmes, à tendre vers une telle conception de la réalité.

Certains s’en trouvent réellement affectés, se remettent en question et perdent confiance, en raison du fait qu’ils ne réussissent pas à concorder exactement ; à entrer dans le moule confortable du « on se ressemble tous ». L’on se met de la pression sur les épaules, en crainte de ne pas plaire pour ce que l’on est réellement. Nous perdons peut-être aussi, et dans une différente optique, le plaisir de se préparer, de se mettre beaux et belles pour soi-même et pour ce qui nous plait réellement, de par nos goûts et notre personnalité, pour laisser place à l’envie ou à l’urgence de plaire à autrui, en enfilant ce qui est reconnu comme étant joli, acceptable, ou à la mode.

L’Homme se crée lui-même une idée préconçue de la beauté. L’on sait que la beauté physique a toujours fluctué dans le temps, passant d’un extrême à l’autre, au fil des époques. Seriez-vous en mesure de réaliser que ce que vous croyez être beau ne vous est qu’imposé par la culture actuelle de notre société ? Pourriez-vous vous retourner et regarder l’extérieur de la caverne, afin de comprendre que ces ombres, que vous avez toujours vu, ne se fondent sur rien du tout ? L’allégorie de la caverne de Platon n’a pas été écrite sans raison et sans fondement ; elle s’applique à plusieurs situations de notre vie quotidienne, et en particulier à celle-ci.

Au sein d’une faculté comme la nôtre, dans un domaine d’étude enclin à développer cette tendance à la valorisation de l’apparence, l’on devrait tout faire pour renverser ces idéaux.

Ce dont vous avez l’air ne fait pas ce que vous êtes. Prendre le temps de découvrir les gens qui nous entourent et ne pas porter de jugement au premier regard vous permettrait peut-être de faire de magnifiques découvertes. L’ouverture d’esprit à la marginalité, à la différence et à l’hétérogénéité de notre communauté ne peuvent que nous élever davantage.

À mon sens, la beauté de l’âme est ce qui fait réellement la beauté d’une personne ; ce qui donne véritablement de la valeur à l’une ou à une autre, et que l’on ne peut déceler complètement après une seule conversation, ce qui rend la rencontre encore plus intéressante. Chaque personne est différente, unique en son genre et a quelque chose à nous apporter. La cultivation de l’ouverture d’esprit ainsi que de l’ouverture aux autres est l’un des plus beaux cadeaux qu’une société puisse se faire.

Homme, femme, tu es beau/belle tel que tu es. Lorsque tu te tournes vers ton reflet dans le miroir, ne voit pas que l’enveloppe ; voit le tout.

December 06, 2017 /Le Verdict
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RÉCIT D'UN PAPA INCRÉDULE

December 06, 2017 by Le Verdict

Par Frédérick Quézel-Poirier

Les études en général peuvent apporter leur lot de stress et d’angoisse. Certains domaines sont plus taxant que d’autres et vous m’accorderez la critique suivante : le droit, c’est rude. Sans enlever un quelconque prestige à d’autres professions, qu’elles soient libérales ou non, le domaine juridique exerce sur ses initiés et ses futurs membres une pression qui est malheureusement loin d’être négligeable. Deux de mes collègues l’ont récemment évoqué, soit par sondage pertinent ou encore par un texte d’opinion rédigé avec brio (merci à Josée Therrien et le comité d’action sociale et à Paméla Roy). Ces deux articles ont fait réaliser à plusieurs d’entre nous que nous ne sommes pas seuls à trouver notre domaine de prédilection dur et exigeant. Exigeant tant au niveau de la charge de travail que le poids qu’il exerce sur notre vie en général. Il est difficile de concevoir qu’on puisse simplement passer au travers de notre parcours afin de revêtir la toge tant convoitée. Il est encore plus difficile de croire qu’on puisse y arriver sans perdre certaines parties de nous-mêmes, de notre vie ou encore écorcher nos relations un tant soit peu intimes. Les études en droit revêtent pour plusieurs une couleur particulière, car elles obligent constamment les remises en question. Ces remises en question peuvent être de plusieurs natures, certaines bénéfiques, d’autres non. Elles nous forcent à repenser notre petit univers et nos propres valeurs, amenant leur lot bénéfique ou non.

Comme plusieurs de nos distingués professeurs nous le rappellent constamment, les études en droit ne sont pas un sprint, mais bien un marathon. Un marathon, car elles impliquent une concentration et une détermination constantes. Cette réalité n’est pas toujours rose, mais elle est loin d’être immanquablement sombre et dénuée de beaux rayons de soleil.

Je vous explique tout cela, parce que je suis un papa incrédule. Comme plusieurs d’entre vous, je suis encore en train de suivre mon parcours, sans être trop écorché, mais surtout, sans m’être résigné en cours de route à tout abandonner. Incrédule surtout, car je ne saisis pas encore toute la chance de pouvoir un jour exercer une profession qui n’est pas à la portée de tous : efforts financiers, investissement de temps et contingentement important. Je lisais récemment l’ouvrage de ma collègue (mentionné précédemment) qui discutait des relations intimes tout en effectuant des études en droit. Elle évoquait un discours intrigant et portant à la réflexion personnelle : est-ce qu’il est loisible ou même un tant soit peu réalisable d’avoir une relation stable, intime et solide tout en effectuant le parcours académique et professionnel dans lequel nous nous sommes engagés ? Je crois humblement qu’il est possible, loisible et même encouragé d’entretenir ce genre de relations, car elle permet un équilibre dans notre vie en général.

Plusieurs d’entre vous connaissent ma petite histoire ou encore une parcelle de celle-ci : je suis un jeune papa et je suis en droit. Oui oui !! Je ne vais pas vous mentir en vous disant qu’il est facile de balancer ma vie personnelle, ma vie professionnelle et ma vie académique afin que le tout soit cohérent et que je n’y perde pas la raison. Toutefois, je crois être la preuve qu’il est possible d’entretenir une vie personnelle bien remplie en y adjoignant un emploi et des études exigeantes. Certains d’entre vous m’ont affublé de plusieurs qualificatifs : fou, malade mental, Saint (j’aime bien !), dérangé ou encore même égoïste. Ce que vous ne savez peut-être pas, c’est que je suis l’heureux papa de deux petits bonhommes de 2 ans et demi et 1 an et demi et de plus le conjoint heureux d’une femme merveilleuse depuis plus de 10 ans. Ce qui fait encore plus tomber les mâchoires, c’est que nous attendons une fille début février (en plein milieu de la célèbre course aux stages !!). Encore plus fou vous direz ? Peut-être, mais comblé à souhait dans tous les aspects de ma vie. Encore une fois, plusieurs d’entre vous m’ont réitéré leur étonnement et leur ébahissement face à ce « poids » supplémentaire auquel j’ai volontairement adhéré. Ce « poids » est relatif, car il n’est qu’un poids si je le laisse être un poids. C’est là où mon équilibre prend sa force et me permet de passer au travers des difficultés qui se sont dressées et qui se dresseront devant moi dans le futur. Mon équilibre tient au fait que je prends des décisions en assumant pleinement les conséquences fâcheuses ou difficiles qui pourraient en découler. Mais c’est également dans tout ce brouhaha que je m’épanouis le plus, parce qu’à la base j’ai décidé d’avoir une relation qui a maintenant dépassé la décennie; d’avoir des enfants au même moment qu’un retour aux études; d’avoir à travailler pour subvenir aux besoins de ma petite famille et au surplus d’entamer des études en droit.  C’est ici que je crois qu’est le « nerf de la guerre» des étudiants en droit. Je ne prétends pas connaître les remèdes miracles et les solutions magiques ou encore d’avoir la science infuse, mais je crois humblement qu’il est possible d’avoir le « whole package » si vous me permettez l’expression. D’ailleurs, c’est l’ensemble de l’œuvre qui fait en sorte que j’arrive à m’en sortir, parce que sans ma petite tribu, mes plaisirs, mes folies, mes amis et surtout ma conjointe, les études en droit ne culmineraient que sur un diplôme de plus, mais sans réelle saveur ou véritable sentiment d’accomplissement.

Donc, en ces moments de réjouissances, de pain d’épice, de tourtière, de pâtés, de champagne, d’odeurs merveilleuses de maisons pleines de vies et d’amour, je vous souhaite à tous de trouver VOTRE équilibre et de le garder tout au long non seulement de vos études, mais de votre vie.

Sur ce, bonne fin de session, Joyeux Noël, bonne année et on se rejase ça en janvier !!!

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EST-CE QUE LES ÉTUDIANTS EN DROIT SONT HEUREUX?

December 06, 2017 by Le Verdict

Par Josée Therrien

Telle est la question que je me suis posée avant de publier un sondage intitulé « État psychologique des étudiant(e)s en droit » sur les réseaux sociaux le 12 novembre dernier. Il s’agissait d’un sondage anonyme à choix multiples où je promettais que les résultats collectifs seraient publiés ultérieurement. Vous trouverez à la suite de ce texte les questions du sondage. À ce jour, 365 étudiants y ont répondu. Les réponses continuent à rentrer. Bien que les résultats ne soient pas surprenants, c’est la rapidité et la quantité de répondants qui m’ont surprise : Plus d’une cinquantaine d’étudiants y avait répondu en moins de 10 minutes! L’idée initiale était de savoir s’il y avait un intérêt de la part des étudiants envers le sujet et, si c’était le cas, le Comité action sociale dont je suis la présidente aurait abordé le sujet. Force est de constater qu’il n’y a pas seulement un intérêt, mais plutôt une volonté des étudiants à s’ouvrir aux autres et à réaliser qu’ils ne sont pas seuls à trouver que les études en droit sont exigeantes.

Par la suite, j’ai décidé de faire parvenir les résultats à Me Anne-Marie Laflamme, doyenne, et Me Charles-Emmanuel Côté, vice-doyen. En aucun cas, je ne voulais leur faire modifier leurs politiques facultaires. Je me disais simplement que les résultats pouvaient également les intéresser et qu’ils pouvaient en tirer avantage, ce qui ne pouvait que bénéficier aux étudiants de la faculté. Leurs réponses furent rapides et une réunion fût planifiée pour étudier les résultats et, d’un commun accord, essayer de trouver des solutions. La réunion fût productive. J’ai pu constater un réel et sincère désir de vouloir aider les étudiants de la part de la direction. La faculté est un milieu de vie tant pour eux que pour nous et le bien-être de tous est important.

Les études en droit sont exigeantes. Par contre, tous ensemble, nous allons y arriver pour nous souvenir de la Faculté de droit de l’Université Laval comme un milieu de vie où la solidarité était présente. À cet effet, chaque résultat sera présenté de façon individuelle et personnalisée avec sa mesure correspondante pour améliorer le bien-être général des étudiants en droit sur la page Facebook du Comité Action Sociale ULaval.

Sondage

Trouvez-vous vos études en droit exigeantes et/ou stressantes?

Quelle est la source principale de votre stress en droit?

Êtes-vous heureux en droit?

Est-ce que votre consommation d'alcool ou de drogue a augmenté depuis le début de votre baccalauréat?

Est-ce qu'il y a des moments où vous avez envie d'arrêter vos études parce que la pression est trop forte?

Est-ce qu'il vous arrive de pleurer ou de vous fâcher en lien avec votre baccalauréat? (Ex: à cause d'un mauvais résultat)

Est-ce qu'il vous arrive de penser que vous n'êtes pas assez bon pour être en droit?

Est-ce qu'il vous arrive, par moment, de vous sentir étouffé par la pression en droit?

Est-ce qu'il arrive, par moment, que vos études en droit ont un impact négatif sur votre santé mentale?

Avez-vous déjà eu des idées suicidaires depuis le début de votre baccalauréat en droit?

December 06, 2017 /Le Verdict
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LE PROBLÈME DE LANGUE

December 06, 2017 by Le Verdict

                                                          Par  Philippe Maltais-Guilbault                                                           Directeur de l'information

La situation du français est un thème récurrent en politique québécoise. C’est d’ailleurs parfaitement compréhensible, considérant la place modeste du fait français de la Belle province au cœur de l’océan anglo-saxon américain. Ainsi, que ce soit par la publication d’une nouvelle étude ou par le lancement d’un nouvel album des Dead Obies, la question linguistique trouve toujours son chemin dans le débat public.

Le dernier accroc découle de la publication du dernier rapport sur le recensement par Statistique Canada. En épluchant les données, on remarque un recul du français comme langue principale de travail au Québec. En effet, alors que 82% des travailleurs utilisaient le français de façon prépondérante au travail en 2006, ce taux aurait chuté à 79,7% en 2016. À l’inverse, la proportion de travailleurs utilisant principalement l’anglais dans le cours de leur emploi est restée sensiblement la même durant cette période. En clair, ce recul de l’usage principal du français s’expliquerait donc par une bilinguisation des milieux de travail, particulièrement marquée à Montréal.

Au gouvernement, on accueille cette réalité avec un certain jovialisme. Pour la ministre Marie Montpetit, responsable de l’application de la Charte de la langue française, cette situation n’est que le reflet d’un Québec qui s’internationalise. Bref, ce n’est simplement qu’un des effets de la mondialisation. C’est à croire que le fait français était devenu un frein à notre entrée dans la « modernité ». Comme si ce n’était qu’un bijou folklorique embarrassant, mais qui offre une dose suffisante d’exotisme aux touristes.

Pour relativiser la situation, on prétend que l’usage de l’anglais est un passage obligé dans une économie globalisée. Pourtant, cet argument ne tient pas la route. Évidemment, l’usage de l’anglais facilite les échanges lorsqu’on communique avec des partenaires à l’étranger. Cependant, rien n’indique que tous les employés aient à entretenir de tels contacts et que, conséquemment, les milieux de travail doivent se bilinguiser. En clair, l’ensemble de la réaction gouvernementale n’est pas sans rappeler les propos de Philippe Couillard au deuxième débat électoral en mars 2014 alors qu’il indiquait qu’il était important pour les travailleurs de parler anglais, même sur les planchers d’usines, au cas où un client anglophone viendrait sur les lieux et poserait des questions.

L’exception devient la règle

Si on s’en tient à son esprit d’origine, la Charte de la langue française vise à faire du français « la langue normale, habituelle de travail, de l’enseignement, des communications, du commerce et des affaires », sauf exception. Toutefois, pour les libéraux, l’exception est devenue la règle. Personne ne semble s’indigner du grand nombre d’employeurs exigeant, sans justification, une connaissance de l’anglais, une pratique en complète contravention de l’article 46 de la Charte.

Soyons clairs, il ne s’agit pas ici de faire une critique du bilinguisme individuel. Évidemment, dans le monde d’aujourd’hui, l’apprentissage d’une nouvelle langue doit toujours être encouragé. C’est justement une des voies pour s’intéresser à d’autres cultures et s’ouvrir à la diversité. Cependant, une critique de cette tendance au bilinguisme institutionnel, auquel le gouvernement donne son appui tacite, est tout à fait de mise.

En effet, les données du recensement démontrent effectivement une baisse de l’usage du français qui se traduit par une augmentation du bilinguisme au travail. Toutefois, il en ressort aussi que ce sont surtout les francophones qui travaillent davantage dans les deux langues officielles. Bref, le poids de cette situation n’est pas assumé à parts égales. En réalité, il s’agit plutôt d’un bilinguisme anglicisant. Comme on le sait, les milieux de travail sont des lieux de socialisation très importants. Ainsi, si on y fait la démonstration quotidienne que le choix de s’exprimer en français n’est, en fin de compte, qu’une simple fantaisie, faut-il se surprendre de son recul?

Comment peut-on à la fois promouvoir l’internationalisme et un tel aplanissement culturel? La langue n’est pas seulement un moyen de communication. C’est aussi un regard sur le monde pour chaque communautés, avec ses expressions qui lui sont propres.

Cette anglicisation de notre vie en société est tout à fait concrète. En réalité, la déclaration maladroite du gérant de la boutique Adidas à Montréal, alors qu’il s’excusait pratiquement de devoir passer quelques mots en français pour « accommoder » les médias et les autorités municipales, n’a rien d’un cas isolé ou anecdotique. Aujourd’hui, dans la métropole francophone d’Amérique, tout est mis en place pour qu’il soit tout à fait possible de vivre exclusivement en anglais.

En soit, tout cela démontre qu’il n’y a rien de particulièrement surprenant dans les données du recensement. La table est mise pour un constant recul du français et cette nouvelle donne ne fait que s’inscrire dans une tendance. Pour cette raison, nous appelons à une refonte de la Charte de la langue française afin de l’adapter aux réalités aujourd’hui.

De « Speak White » à « Bonjour/Hi »

Cela nous amène finalement à la dernière controverse linguistique, soit l’utilisation répandue du très bilingue « bonjour/hi » comme formule d’accueil dans les commerces, surtout dans la métropole.

Bien que la formule puisse sembler accommodante au départ, c’est un rappel quotidien qu’on peut bien vivre sa vie en anglais à Montréal, sans s’intéresser une seule seconde de ce qui se passe à l’est de la rue Saint-Laurent. C’est le contraire de la mixité. C’est la version soft de ce « Speak White », injure lancée aux francophones qui osaient s’exprimer en public.

Bien sûr, il peut sembler tout à fait futile que nos institutions s’attardent à débattre d’une formule de salutation. Toutefois, elle est symptomatique de la caution morale qu’on offre au recul du français. Cette caution au nom de la mondialisation et de la prospérité économique.

 
Speak white!
De Westminster à Washington, relayez-vous!
Speak white comme à Wall Street
White comme à Watts
Be civilized
Et comprenez notre parler de circonstance
Quand vous nous demandez poliment
How do you do?
Et nous entendez vous répondre
We’re doing all right
We’re doing fine
We are not alone

Nous savons que nous ne sommes pas seuls.

December 06, 2017 /Le Verdict
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DES LARMES NÉCESSAIRES

December 06, 2017 by Le Verdict

                                                                  Par Sarah Burke,                                                                         Attachée aux finances      

Le 28 novembre dernier, le premier ministre Trudeau a présenté, à la Chambre des communes d’Ottawa, des excuses officielles de la part du gouvernement pour la discrimination institutionnelle de la communauté LGBTQ (« purge homosexuelle ») par le gouvernement fédéral, discrimination qui s’est échelonnée sur plusieurs décennies. Une somme de 110 millions de dollars a également été mise de côté pour dédommager ces victimes, avec 15 millions additionnels qui seront alloués à divers projets à titre commémoratif. Plusieurs ont moqué le fait que M. Trudeau ait encore versé des larmes, marquant au moins la sixième fois qu’il pleure en public au cours des deux années de son mandat. Soit, notre premier ministre semble être plus émotif que la norme, mais les excuses qu’il a faites étaient largement nécessaires.

Historiquement, la communauté homosexuelle, bisexuelle et trans a été victime d’une persécution sordide perpétrée par l’État, particulièrement au sein des Forces canadiennes, de la GRC et de la fonction publique. À partir des années 40, des politiques visant à criminaliser, opprimer et se débarrasser des membres de la communauté LGBTQ ont été adoptées par le gouvernement. En effet, dès qu’une personne était ouvertement homosexuelle, ou soupçonnée de l’être, elle était soumise à une série d’enquêtes mandatées par l’État sur sa vie privée. Parmi ces enquêtes était le « Fruit Machine », un appareil censé déterminer l’orientation sexuelle d’une personne en observant la dilatation de ses pupilles lorsqu’on lui faisait regarder des images des gens du même sexe qu’elle. La communauté LGBTQ a terriblement souffert de ces intrusions à leur vie privée, lesquelles ont mené tour à tour à leur congédiement, à des invitations à quitter leurs postes pour suivre des traitements psychiatriques, à des rétrogradations, à des absences de promotion, et j’en passe. Ce n’est qu’en 1992 que cette purge discriminatoire a enfin pris fin, lorsque la Cour fédérale du Canada a jugé qu’une personne ne pouvait plus être exclue des Forces canadiennes en raison de son homosexualité.

« Vous n’étiez pas de mauvais soldats, navigateurs et aviateurs. Vous n’étiez pas des prédateurs. Vous n’étiez pas des criminels. Vous avez servi votre pays avec intégrité et courage. Vous êtes des professionnels, vous êtes des patriotes et, par-dessus tout, vous êtes innocents. Pour toute votre souffrance, vous méritez que justice soit faite et vous méritez la paix. »  - Justin Trudeau

Plusieurs anciens membres de la fonction publique, ostracisés pour leur orientation sexuelle, ont assisté à la diffusion des excuses de M. Trudeau à Ottawa. Visiblement émus, certains affirment n’avoir jamais cru voir une telle progressivité de la part de l’État de leur vivant. D’autres affirment que bien qu’il s’agisse d’un pas dans la bonne direction, beaucoup de progrès reste encore à être fait, notamment concernant le traitement des jeunes homosexuels dans les écoles et la levée de l’interdiction pour les homosexuels de donner du sang.

Ainsi, bien que les excuses entachées de larmes de Trudeau puissent paraître comiques au premier coup d’œil, on se rend compte bien vite qu’il n’y a rien de vraiment drôle. À ce jour, l’homophobie persiste. Le fait qu’une figure politique aussi importante se positionne aussi clairement et fasse une reconnaissance de faute aussi humainement est énorme pour les victimes. C’est une étape d’un processus de libération qui est nécessaire.

Si la reconnaissance de droits passe d’abord par la loi et les tribunaux, elle passe ensuite par les esprits des gens, soit par le changement des mentalités et des perceptions. Un droit qui est codifié n’est pas toujours un droit qui, dans les faits, est acquis. Un habitué de la fierté gaie même avant d’avoir été élu, M. Trudeau pourrait avoir un impact réel sur la cause. C’est d’ailleurs son père, qui, en 1967, a décriminalisé l’homosexualité et a prononcé les mots célèbres : « l’État n’a aucune place dans la chambre à coucher ».

Pensons à nos voisins américains, qui doivent se contenter du Vice-président Mike Pence qui s’est prononcé en faveur de l’électroconvulsivothérapie pour les homosexuels, une méthode qui consiste essentiellement à provoquer une crise d’épilepsie au patient au moyen de chocs électriques au cerveau. Pour ma part, je préfère largement avoir un premier ministre avec la larme facile.

Certes, on peut reprocher plusieurs choses à notre premier ministre. Le fait de s’attarder davantage sur la forme que sur le fond. Le fait d’avoir soudainement oublié sa promesse de réforme de scrutin. Le fait d’avoir nommé un ministre des Finances empreint de scandales, et j’en passe. Mais le fait d’avoir défendu une cause qui lui tient à cœur? Il me semble que non.

D’ailleurs, pourquoi s'attarder ainsi sur ses larmes? Sommes-nous encore attachés à cette idée archaïque de la virilité selon laquelle un homme ne peut pas avoir le cœur sur la main? Est-il défendu pour les politiciens d’un certain statut de montrer un brin d’émotion? Serait-il temps d’arrêter de traiter les pleurs comme un tabou?

December 06, 2017 /Le Verdict
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QUELQUES MOTS SUR L'EURO

December 06, 2017 by Le Verdict

Par Alexandre Thibeault

Je me rappelle vaguement d’une soirée dans un bistrot du parc Montsouris qui fut la scène d’une querelle légendaire entre partisans et détracteurs de l’euro, Français et Québécois compris, qui dégringola d’une conversation économique en une discussion politique qui elle même devint lutte idéologique pour tomber dans une passion presque poétique. C’est peut-être ce qui représente le mieux ce que je reproche au débat sur la monnaie commune, la raison qui tend à se perdre dans les émotions. Tant les europhiles que les eurosceptiques déforment cet instrument économique pour l’ériger en symbole d’un projet politique beaucoup plus large, symbole qu’ils s’empressent dès lors de vénérer ou exécrer sans en scruter les mérites ou démérites qui se fichent bien de la couleur des drapeaux.

Ce texte s’inscrit en continuité avec l’École d’automne sur l’Union européenne, une série d’ateliers auxquels assistèrent une poignée d’infatigables étudiants des trois cycles confondus pendant la semaine du 28 octobre, tandis que le reste de la Faculté profitait d’une semaine de repos bien méritée. Lors de la quatrième journée, un type du nom de Bertrand de Largentaye, ex-mandarin aguerri des institutions européennes, vint nous parler de sa vision de la réforme de la zone euro. D’une voix étonnamment radiophonique, il attaqua les enjeux de la crise bancaire et du chômage avec une formidable aisance, quoiqu’enrobés dans un jargon malheureusement si technique que plusieurs en manquèrent l’essentiel. C’est peut-être le second problème du débat sur l’euro. Quand on évince enfin toute la passion pour parler en termes économiques, qui veut bien écouter ? Et je les comprends très bien.

Profitons-en donc pour reprendre les passionnants propos du professeur de Largentaye et parler de problèmes et de solutions de la zone euro, bien à l’abri de la colère qui gronde toujours de l’autre côté de l’Atlantique.

Un petit hic et un autre petit hic

En réalité, l’euro n’a jamais signifié un seul projet. Il existe autant d’idées sur la création d’une monnaie commune qu’il existe de saveurs de crème glacée. La saveur de l’euro que s’est donné l’Europe déteste l’inflation et ne permet pas de compenser les perdants, et ce sont ces deux éléments qui lui donnent un arrière-goût amer, du moins pour quelques millions de jeunes chômeurs.

Pourquoi pas d’inflation ? C’est le compromis qu’ont conclu la France et l’Allemagne lors de la création de l’euro. Les Allemands étant réticents à embarquer dans le projet, sachant que leur futur serait lié à celui d’États déficitaires et frivoles, ils ont tenu dur comme fer à ce que la Banque centrale européenne maintienne un taux d’inflation strict de deux pourcent. C’est que l’Allemagne a une peur bleue de l’inflation, en raison de la spirale inflationniste des années vingt qui la mena tout droit dans le fascisme. Donc, qui dit non à l’inflation dit non à la politique monétaire, donc impossible de baisser les taux d’intérêts pour stimuler l’investissement et l’emploi, comme le font la Réserve fédérale américaine et la Banque du Canada. Quoique le président de la BCE Mario Draghi réussit à plier un peu ces règles pendant la crise, cela reste une faille importante de la monnaie commune, inscrite jusque dans les traités européens.

Qu’en est-il de la compensation des perdants ? Et qui sont ces perdants ? Pour revenir à la base, ce que fait une monnaie commune, c’est d’empêcher les États de jauger leur taux de change pour favoriser les exportations dans le but de créer de l’emploi. L’avantage de cela, c’est qu’il devient plus facile d’échanger et d’investir avec ses voisins, ce qui crée de la croissance, puisqu’on n’a pas peur que ceux-ci dévaluent leur monnaie à notre insu. Dans le cas des États de la zone euro, leurs économies sont si diversifiées que l’arrivée de l’euro a eu pour effet de favoriser les exportations allemandes aux dépens de l’emploi dans les États périphériques comme la Grèce, l’Espagne et l’Italie, qui achètent allemand, souvent avec du crédit allemand. On a cru, à tort, que l’introduction d’une monnaie commune aurait comme effet de rapprocher les économies, quand c’est le contraire qui est arrivé : on a dopé l’Allemagne et sevré les pays du Sud.

En raison de ce débalancement, ces États obligés de s’ajuster à la compétition germanique, puisqu’ils ne peuvent pas utiliser la planche à billets, ont comme seule possibilité de couper les salaires et les programmes sociaux (ce qui réduit les prix et rend l’économie plus compétitive sur le marché européen), alimentant la grogne populaire et versant de l’huile sur un feu populiste déjà bien garni.

Remettre les pendules à l’heure

Selon Joseph Stiglitz, Nobel d’économie, il existe trois portes de sortie à cette crise. La première privilégie la sortie pure et simple de l’euro et le retour vers les monnaies nationales, donc la souveraineté monétaire, ce qui permettrait aux États de dévaluer comme bon leur semble, dans les balises que leur permettraient un nouveau traité. La seconde propose une réforme des institutions de la zone euro, avec davantage de contrôle démocratique, mais surtout avec la création de très merveilleux mécanismes de compensation. La troisième propose un « euro flexible », avec la possibilité pour les États de regagner un certain contrôle sur leur politique monétaire. En bref, c’est pas d’euro, plus d’euro ou un euro plus souple.

Je me permets d’élaborer davantage sur la seconde option, puisque c’est pour celle-ci que penchait notre émérite interlocuteur. C’est aussi celle qui est préconisée par le président Emmanuel Macron et qui pourrait être avalisée par les Allemands si la chancelière Merkel réussit à convaincre les sociaux-démocrates de se rallier à son parti pour former une coalition.

Les mécanismes de compensation que l’on peut envisager sont les suivants : une harmonisation de la fiscalité dans l’Union européenne pour lutter contre le dumping fiscal, la création d’un budget de la zone euro financé par la taxation des transactions financières, la création d’une assurance-chômage européenne, la possibilité d’émission d’obligations européennes, ce qui permettrait aux États d’aller chercher plus de financement sur les marchés, à un taux plus avantageux.

Toutes ces initiatives permettraient aux institutions européennes et aux États eux-mêmes de financer les infrastructures et stimuler l’emploi dans les pays perdants qui ont fait face à l’austérité ces dernières années, tout en prenant dans les poches des gagnants. On peut penser à ces mécanismes comme une forme de péréquation comme on la connait au Canada. Par analogie, si un dollar canadien faible favorise l’exportation pour une région du pays et pénalise une province dont l’économie est totalement différente et qui dépend des importations, les transferts fiscaux et les investissements du gouvernement fédéral rééquilibrent la donne. C’est tout simplement une question de solidarité, mais cette solidarité est beaucoup plus facile à maintenir, malgré tout, entre la Saskatchewan et le Nouveau-Brunswick qu’entre l’Allemagne et la Grèce. C’est pourquoi tout dépend de la coalition qui prendra le pouvoir en Allemagne.

L’Allemagne a longtemps eu le beurre et l’argent du beurre, mais le temps est venu de partager la prospérité, sinon l’Europe au complet serait susceptible de perdre au change.

December 06, 2017 /Le Verdict
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MAGASINER SA SANTÉ

December 06, 2017 by Le Verdict

Par Paméla Roy

Depuis le 15 septembre dernier, les pharmaciens du Québec ont l’obligation de remettre aux clients des factures détaillées. En effet, en appui au projet de loi 92, la facture doit, et je cite, « indiquer distinctement les honoraires professionnels du pharmacien pour chaque service fourni, le prix assumé par le régime général pour chaque médicament ou fourniture et la marge bénéficiaire du grossiste, le cas échéant. » Cette mesure était réclamée depuis longtemps, entre autres par la présidente de l'Association canadienne des compagnies d'assurance de personnes, en raison de l’explosion du coût des régimes privés depuis une vingtaine d’années.

Les médias s’en sont donnés à cœur joie sur le sujet, quelques jours avant l’entrée en vigueur de la mesure. On a vu, dans les journaux, des titres tels que « Les patients sauront comment les pharmaciens empochent », ou encore « La concurrence va opérer ». On prône que les consommateurs pourront ainsi payer moins cher en magasinant les honoraires les moins élevés. Le ministre de la Santé, M. Gaétan Barrette, a mentionné que les compagnies d’assurance seront en mesure de diriger leurs clients vers les pharmacies qui chargent le moins cher ; le but final étant de provoquer une baisse des prix des médicaments.

D’abord, je crois qu’à première vue, cette mesure, prise afin d’assurer un service transparent et limpide de la part des pharmaciens propriétaires du Québec, semble juste, considérant le fait que pour les patients qui souscrivent au régime public, remboursé par la RAMQ, les honoraires par service rendu sont fixés au préalable par le gouvernement à environ 9$, mais que lorsque le régime d’assurance est privé, ces coûts n’étaient auparavant ni divulgués, ni connus. Selon  Marc Desgagnés, professeur en pharmacie de l’Université Laval, les écarts d’honoraires chargés entre le public et le privé peuvent varier de 50% à 200%, ce qui joue en faveur de l’entrée en vigueur d’une telle mesure. Il y a en effet déséquilibre entre les deux régimes.

Il ressort donc que l’intention du législateur est celle de donner un certain pouvoir au patient ; celui de savoir quel prix il paie pour ses médicaments dans telle ou telle autre pharmacie, lui permettant de comparer, et ultimement, de choisir. Mais est-il bien avisé de mettre le fardeau de comparaison des honoraires d’une pharmacie à l’autre sur les épaules des consommateurs ; des patients ?

De mon point de vue, la mesure est louable, mais ne semble pas proportionnée. En effet, et à mon sens, les médicaments ne sont pas un produit de consommation ordinaire. Tel que soulevé par l’union des consommateurs, « [q]uand il s’agit de leur santé, les Québécois ne devraient pas avoir à magasiner. » Le magazine Protégez-vous a littéralement conseillé aux patients de tout bonnement magasiner leurs médicaments un peu partout, comme s'il s'agissait d'un banal produit de consommation et sans égard à l'important rôle-conseil joué par le pharmacien auprès de son patient.

Face à cet article, l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires a fortement réagi, et je crois que bien que si l’idée de transparence face aux honoraires des pharmaciens soit une mesure adoptée dans le but d’avantager le patient, elle puisse néanmoins produire des effets indésirables sur la population du Québec.

D’abord, les factures, extrêmement détaillées, pourraient semer la confusion chez beaucoup de clients, et les patients plus âgés pourraient s’en trouver mélangés. Les gens ont, depuis les diverses parutions médiatiques, la certitude qu’ils doivent choisir la pharmacie qui leur offre des médicaments à moindre coûts, mais ne savent pas comment s’y prendre et par où commencer.  On pourrait y voir une diminution du niveau de confiance entre le professionnel et son patient.

Aussi, le nombre de transferts de prescriptions ou de dossiers d’une pharmacie à l’autre pourrait se voir augmenter suite à l’application d’une telle mesure, les patients souhaitant sauver sur tel ou tel autre médicament, et la garantie de sécurité s’en trouverait, de mon point de vue, réduite. En effet, il est à l’avantage du patient de toujours faire affaire avec la même succursale, et ce, peu importe la teneur du dossier médical, se garantissant ainsi une plus grande sûreté dans l’évaluation de son dossier et dans l’évaluation plus spécifique des interactions possibles entre les différents médicaments prescrits. Les transferts d’une pharmacie à l’autre me semblent donc risqués, les autres pharmacies ne détenant souvent pas toute l’information requise.

Finalement, il ne faut pas oublier qu’au-delà du prix déboursé pour des médicaments, acheter une prescription, c’est d’abord et avant tout acheter un service professionnel et surtout, un conseil de la part de votre pharmacien, deux caractéristiques essentielles à l’efficacité du traitement.

Il y aurait donc certes, selon-moi, place à amélioration de la mesure, qui ressort comme incitant les patients à magasiner leur santé comme on magasinerait un bien de consommation, alors qu’il s’agit de deux choses différentes qu'il est nécessaire de distinguer. Ne pourrait-on pas, à l’inverse, instituer des changements au niveau des régimes d’assurances privées, afin que les honoraires par service rendu soient fixés au préalable à environ 9$, l’équivalent de ce qui est prévu par le gouvernement, ou à tout le moins que les écarts d’honoraires chargés entre le public et le privé soient de moindre importance ? Il importe de s’y intéresser et de se pencher sur cette question d’envergure, puisqu’à mon sens, il en va du bien-être de la population québécoise, ainsi que de la qualité des services de santés offerts au Québec.

 

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LE NON GAGNE (COMME D'HABITUDE) AU RÉFÉRENDUM

December 06, 2017 by Le Verdict

Par Nico Julien

Le 27 novembre 2017, à 23h59 est la date fatidique où le destin du dernier grand projet étudiant fut scellé. En effet, dans une course palpitante, du moins proportionnellement à la pugnacité des statuts de la page Spotted ULaval, les étudiants devaient se positionner sur la question : acceptez-vous que votre association étudiante de campus, la CADEUL, s’affilie à l’Union étudiante du Québec (UEQ) moyennant une cotisation de 4,56 $ par étudiant, par session et indexée?  Au-delà du résultat, qui s’inscrit dans une tendance perpétuelle du NON à gagner les référendums, il convient d’en critiquer le résultat, avec égard pour les exécutants de CADEUL qui ont déjà tenté cet exercice. Aux lanceurs de pierres, attention, ce texte est non-partisan, mais assurément dans le but de bonifier mon LinkedIn.

La victoire de la démocratie directe et les conditions gagnantes.

Je vais commencer ma critique par le point fort du référendum. Je pratique ici la méthode poutine, c’est-à-dire de commencer par le gratin pour finir par les frites molles. D’abord, il faut célébrer la victoire de la démocratie directe. Avec un vote de la part des étudiants, l’on s’évite le principe des grands électeurs dont la FAECUM paie les frais (littéralement, 4,56$ par étudiants tsé). On a pour ainsi dire évité l’iceberg, des votes obtenus avec de faibles majorités avec de faibles quorums. À mon humble avis, les votes électroniques et la concertation directe doivent devenir une tendance quant aux votes de toutes assemblées générales portant sur des questions phares. Toutefois, le positif s’arrête ici.

La simplification du débat à l’extrême

Un peu comme la très moyenne élection municipale à Québec,on a vu une simplification du débat à l’extrême. Notamment, il portait sur des points qui ne faisaient que renchérir l’ignorance rationnelle d’un débat au premier degré. Par exemple, le camp du NON a soulevé avec ferveur la hausse de 4,56$ des cotisations étudiantes, dont le seul moyen de ne plus y être assujetti serait de retirer notre cotisation de la CADEUL. Pour la majorité des étudiants, cet argument  n’est pas un enjeu. Plus pragmatique, le camp du OUI disait que si l’on était contre les violences à caractère sexuel, il fallait adhérer à l’UEQ. Essentiellement, votez oui, sinon vous êtes des réactionnaires rétrogrades inconscients. L’UEQ n’a pas l’exclusivité du lobbyisme contre les violences subies sur les campus. Littéralement, tous peuvent publier un mémoire à l’Assemblée nationale, la preuve, la FECQ l’a fait. Clin d’œil à mes anciens collègues des associations étudiantes.

Chers coordonnateurs de chaque camp, parlez-nous de représentativité. C’est le nerf de la guerre. Parlez-nous de la différence au day to day d’adhérer aux associations étudiantes nationales. Bref, ayez plus de substance qu’OD ou que la troisième paire de défenseurs du Canadien de Montréal.

La mobilisation démobilisante

Afin de critiquer la campagne des deux camps, il convient de blâmer cette mobilisation démobilisante. Selon Word, c’est un néologisme, mais à défaut d’un meilleur concept, il sera mon bread and butter. Dans son communiqué post-référendaire, le Président de la CADEUL vantait un taux de participation de 25,5% comme étant la preuve d’une « démocratie vivante ». Oups, ils ont juste oublié que tout en ayant accès au vote électronique, 74,5% des étudiants n’ont pas exercé leur droit. Est-ce que le terme « démocratie désintéressée » serait plus approprié ? À mon humble avis, oui, ou du moins, on ne peut pas s’en réjouir. Il faudrait se questionner quant à savoir quel est le portrait type de ces non-votants. Des hypothèses quant à savoir si les étudiants avaient l’information appropriée afin de se positionner sur la question, à savoir les méthodes de campagnes, parfois harcelantes, et desfois désobligeantes doivent être soulevées. Qui plus est, un taux de participation plus élevé aurait permis une crédibilité dans les résultats.

Non c’est non?

Ensuite, il convient de traiter de la clarté des résultats. Dire non à une question référendaire pose son lot de problèmes quant à savoir ce qu’est un non clair. En effet, les résultats ont été publiés en mettant en opposition le oui et le non dans l’ordre de 55% contre 45%. Malheureusement, ce cadre ne tient pas compte des électeurs qui ont préféré s’abstenir. Le résultat réel devrait être (en tenant compte des abstentions) 41,2 % pour le oui, 49,9% pour le non et 8,8% pour l’abstention. Alors dans ce scénario, est-ce que la majorité du non est autant valable? L’on connaît la propension des associations étudiantes à forcer l’adoption des résolutions par des moyens indirects. En fait, cette crainte vient du fait que certains exécutants reprennent les mots de Lévesque en nous disant « à la prochaine fois ». Eh bien, c’est quoi et quand la prochaine fois? Chers exécutants, à mon avis, ne pas respecter la décision d’une majorité simple d’étudiants s’inscrit dans un comportement vexatoire de la démocratie. Celle-là même sur laquelle vous assoyez votre légitimité.

Je finirais sur un remaniement des mots de J.F.K. Chères associations étudiantes, ne vous demandez pas ce que les étudiants peuvent faire pour arriver à vos fins, demandez-vous ce que vous pouvez faire pour les étudiants. « À la prochaine fois ».

December 06, 2017 /Le Verdict

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