Comment punir les riches pour leur succès
Par M. Gros Bon-Sens
CHRONIQUE IRONIQUE | Avez-vous déjà entendu parler de l’ALDEA (Agence de liaison pour le développement de l’économie alternative)? Il s’agit d’un regroupement français qui revendiquait et proposait l’adoption d’un modèle économique qui prendrait en compte les plus démunis par une pratique d’autogestion économique par les communautés.
Donc, un modèle économique qui se définirait non pas par la recherche d’un plus grand profit et d’une croissance économique infinie. Une solution de rechange aux théories économiques traditionnelles. Il s’agissait d’un mouvement contestataire établi à la suite des évènements de Mai 68.
Mai 68… ça part bien notre affaire!
On voit déjà qu’il s’agit d’une «théorie» économique mis en place par des pseudo-révolutionnaires qui cherchent avant tout à rejeter la responsabilité de leurs échecs sur la société et sur le système que celle-ci a mis en place. Selon ces communistes de salon, la pauvreté dont eux et une bonne partie de la population souffrent ainsi qu’une bonne partie des problèmes sociaux qui s’en suivent viendraient d’un système économique qui favorisent le maintien d’énormes inégalités sociales…
Et quoi encore? Nous ne sommes pas dans un système de caste brahmanique où chaque individu est confiné à une position sociale qu’il ne peut quitter! Le féodalisme et l’esclavagisme sont choses du passé grâce à l’apparition de l’économie libérale et capitaliste! C’est bien connu, voyons! Elle permet à n’importe quelle personne, peu importe sa race, son sexe, sa religion, son lieu d’origine de faire fortune si elle y met l’effort suffisant. «Pull yourself by the bootstrap!» comme on dit!
Malgré tout, certains paresseux refusant d’investir le temps, l’énergie et l’argent nécessaire à leur succès économique préfèrent plutôt militer et revendiquer une économie à échelle humaine qui prendraient soin d’eux et des autres pauvres qui sont, à leurs yeux, victimes du système. Car, disent-ils, dans cette course à la fortune, tous ne partent pas sur un même pied d’égalité…
Mais bien sûr! Vous ne nous apprenez rien! Mais doit-on pour autant pénaliser les plus riches pour la situation défavorable dans lequel se trouve la majorité de la population? Non! Quel message enverrions-nous si on disait aux riches qu’ils devraient se départir d’une partie de leur fortune pour donner un meilleure chance dans la vie aux plus démunis? Ce serait leur dire que le succès ne leur est pas accessible et qu’ils n’ont pas à travailler! On se retrouvait avec une société totalement improductive, sans aucun attrait pour le travail! Savoir qu’en devenant riche, on ne va que plus donner! Quel intérêt!
Sans aller trop vite
Je vous venir ma gang de snoreaux. Vous allez me dire que je réponds à côté de la question. Que l’autre demande de ces économies alternatives, ce n’est pas seulement qu’elles soient «solidaires», mais aussi qu’elles soient responsables et qu’elles prennent en compte tous les coûts qui lui étaient autrefois extérieures. Les coûts humains, sociaux et environnementaux. Qu’elles repensent la thèse centrale de l’économie traditionnelle : la croissance et le développement économique. Ne vous inquiétez pas, j’y réponds.
À la suite des travaux du Club de Rome en 1972, la notion de la décroissance économique fut avancée afin de contrer les problèmes environnementaux et les problèmes d’inégalité sociale. On voit bien le chemin que cette idée a faite dans la tête de nos gouvernants et de nos chefs de file d’entreprise. Zéro! Sauf dans quelques entreprises «alternatives», mais elles sont peu nombreuses et surtout ont peu de succès. Qui est le dernier milliardaire à la tête d’une entreprise «alternative» que vous avez vu, hein?
En ce qui concerne l’environnement, on sait tous très bien que la décroissance n’est pas une solution! Franchement! Comme si produire moins engendrait moins de pollution et de dommages à l’environnement! Au contraire, il faut continuer le développement économique afin d’encourager l’innovation et accumuler plus d’argent afin de financer les nouvelles technologies vertes! Et il faut développer plus de richesses si on veut ensuite la distribuer! Pas besoin d’avoir ses maths 526 pour comprendre ça, voyons! Même pas besoin d’un cours de philo 1 du cégep (qui a besoin de ça de toute façon?)!
Alors prochaine fois qu’on vous dira que l’économie doit être repensé, que notre modèle crée des inégalités immenses qui favorise le 1 % le plus riche de la planète et qu’il mène à des crises économiques comme celles de 1929, de 1966, de 1971, de 1974, de 1979, de 1980, de 1982, de 1985, de 1987, de 1989, de 1990, de 1994, de 2001 ou de 2008 (pour n’en nommer que quelques-unes, seulement sur le continent nord-américain), demandez alors : quel modèle alternatif proposez-vous qui fonctionne sans même avoir été testé?