Au-delà des certificats de naissance
Hermel Grandmaison, Directeur de l’état civil du Québec
Par Julien Léveillé, publié le 16 mai 2021
Entrevue | Chères étudiantes, Chers étudiants : Je m’immisce dans ce numéro ayant pour thème les enjeux régionaux afin d’y publier la troisième entrevue de cette série portant sur la fonction publique québécoise. Comme certains l’auront peut-être deviné grâce à l’indice laissé à la toute fin de mon dernier texte, le sujet du présent article n’est nul autre que le Directeur de l’état civil, M. Hermel Grandmaison. Je profite de cette brève introduction pour le remercier une fois de plus du temps qu’il m’a accordé pour mener cette entrevue, je lui en suis très reconnaissant. Le fruit de notre échange saura assurément vous présenter avec justesse cette institution trop peu connue ainsi que les carrières qu’elle réserve aux futurs juristes que nous sommes, étudiants au baccalauréat en droit.
Ainsi, commençons par une brève présentation de l’institution qu’est le Directeur de l’état civil. Cette dernière se subdivise en deux principales facettes : l’organisation et l’officier public. Effectivement, M. Grandmaison est l’officier public désigné en vertu des articles du Code civil du Québec régissant les droits et obligations du poste qu’il occupe. L’organisation (portant le même nom que le poste de l’officier public), chapeautée par M. Grandmaison, est celle avec laquelle les citoyens interagissent, littéralement, toute leur vie durant. Contrairement à la croyance populaire, il n’est pas simplement question de déclarations de naissance et de décès dans le registre sous la supervision de cette institution. En effet, s’ajoutent à ces deux moment clés les mariages et les unions civiles, la liste des célébrants pour ces évènements, et j’en passe. Naturellement, il incombe aussi à l’organisation de produire les actes, copies, attestations et toute autre documentation officielle émanant de tels événements. En bref, il est évident que cette institution se voit conférer par la loi un très large mandat.
Au sujet des moyens technologiques, M. Grandmaison me dit qu’ils ne sont rien de moins que des incontournables lorsqu’on œuvre auprès du public. Le Directeur de l’état civil juge même, selon moi à juste titre, que la pandémie a servi de rappel collectif quant au caractère essentiel du numérique dans notre quotidien. C’est notamment en raison des mesures sanitaires en vigueur depuis mars 2020 qu’il remarque une nette hausse dans l’adhésion aux services en ligne offerts par l’organe administratif qu’il préside. Mon interlocuteur me confirme que ces mêmes services, plus particulièrement leur pendant technologique, représentent le futur de son organisation, à moyen comme à long terme.
Carrières et stages
Est bien vite venu le temps d’étaler les carrières qu’offre un placement au sein du Directeur de l’état civil. Pour ce qui est des avocats et notaires membres de leur ordre professionnel respectif, M. Grandmaison me dit qu’ils sont regroupés dans différentes directions dites des affaires juridiques au sein du ministère duquel le Directeur de l’état civil relève, soit celui du travail, de l’emploi et de la solidarité sociale (MTESS). Autrement, il y a aussi différents agents travaillant directement au sein de l’organisme du Directeur de l’état civil, lesquels sont, pour certains, munis d’une formation en droit comme celle que nous acquérons actuellement au baccalauréat. Ces agents sont la référence tout indiquée à laquelle fait appel le personnel administratif de l’institution lorsqu’il traite les demandes des citoyens et qu’une question relative à la conformité, par exemple, est soulevée. C’est aussi par le biais de ces agents de recherche en droit que les analyses de demandes judiciaires sont effectuées. Comme vous pouvez assurément vous l’imaginer, les diverses procédures intentées devant le tribunal concernant et mettant en cause le Directeur de l’état civil peuvent être nombreuses. Ces agents seront donc appelés à appuyer l’avocat plaideur représentant l’officier public devant la Cour lorsque nécessaire.
Soucieux d’assurer une relève de son administration, M. Grandmaison me présente les opportunités d’emploi dirigées aux étudiantes et étudiants de notre baccalauréat. Il souhaite offrir des opportunités enrichissantes, valorisantes et complémentaires à la formation promulguée par notre Faculté. Par conséquent, il offre chaque année à certains étudiants la chance de venir travailler avec son équipe à temps plein entre leurs sessions et à temps partiel lors de leurs études et selon leurs disponibilités. La majorité d’entre eux sont justement jumelés aux agents de recherche en droit venant tout juste de vous être présentés. Une telle expérience de travail permet d’acquérir une connaissance approfondie des registres de l’état civil ainsi que des devoirs et obligations impartis par la loi à l’institution du Directeur de l’état civil. Au surplus, avis aux intéressés, l’institution propose également quelques offres de stage destinées aux étudiants de l’École du Barreau du Québec.
Finalement, comme je l’ai fait lors des autres entrevues de ce dossier, j’ai demandé à mon interlocuteur s’il avait un conseil à donner aux lecteurs de ce billet eu égard à leur cheminement professionnel. Il me rappelle, avec raison, qu’une formation en droit est un atout indéniable sur le marché du travail, menant à une pluralité de carrières. Par-dessus tout, il conseille aux étudiants d’essayer, au cours de leurs études, divers emplois reliés au droit afin qu’ils en réalisent la très grande portée.
C’est sur ce précieux conseil de M. Grandmaison que se termine cette autre entrevue, partie intégrante de mon dossier sur la fonction publique québécoise. Au plaisir de vous retrouver prochainement, chers lecteurs, pour l’article qui mettra fin à ce projet personnel que j’ai entamé il y a plusieurs mois déjà. En vedette : Me Lucie Fiset, Directrice du financement politique et des affaires juridiques et adjointe au directeur général des élections au sein d’Élections Québec.