LA CONDITION DE LA FEMME SUR LE MARCHÉ DU TRAVAIL
Comité Question de genre
Plusieurs aspects de la condition féminine furent transformés au cours des dernières décennies. Ces modifications ont touché tant la vie personnelle et professionnelle de la femme. Dans ces prochaines lignes, il sera question de quelques points de la nouvelle réalité de la femme en lien avec le marché du travail.
1. QUELQUES INÉGALITÉS TOUCHANT LES FEMMES
En premier lieu, il est souvent ardu pour la femme de concilier le travail ainsi que la famille. Effectivement, celle-ci consacre majoritairement ses heures productives à effectuer des tâches ménagères et moins de temps à travailler. C’est tout le contraire pour l’homme qui travaille davantage et qui s’investit moindrement dans le travail domestique1. Dans le même ordre d’idées, les mères qui occupent un emploi à temps plein dédient 2 heures par jour à donner des soins à leurs enfants tandis que les hommes n’attribuent que 1,4 heures de leur temps à effectuer les mêmes soins2. Il va sans dire que la gente féminine accorde encore beaucoup plus de temps que l’homme à la vie familiale ce qui rend la conciliation travail et famille plus difficile pour celle-ci.
En second lieu, la parité des salaires professionnels n’est toujours pas atteinte au Québec. C’est-à-dire que la femme perçoit un salaire moindre que celui d’un homme pour le même travail effectué. Il n’y a que quelques années, en 2012, les femmes touchaient un salaire horaire moyen d’environ 10 % inférieur à celui des hommes3. En somme, bien qu’il y existe certaines législations encadrant la parité homme-femme telle la Loi sur la gouvernance des sociétés d’État, un écart important persiste entre les conditions des deux sexes. L’égalité créée par le droit n’est pas encore ancrée dans la réalité.
Dans le même ordre d’idées, dans le milieu juridique, les associées perçoivent un salaire 10 % moins cher que celui des hommes des grands cabinets. De plus, cet écart peut augmenter jusqu’à 12 % dans les plus petits cabinets4. En outre, les avocates et les femmes juges perçoivent 82 % du salaire qu’un homme gagne pour le même travail effectué5. Bref, la condition féminine du domaine juridique s’apparente à latendance actuelle et elle est parfois plus déplorable.
2. L’AVANTAGE D’EMBAUCHER DES FEMMES
Bien que la femme ne soit pas toujours favorisée lors de l’embauche d’un emploi et qu’elle subit encore beaucoup d’inégalités sur le marché du travail, il existe plusieurs avantages à embaucher une femme.
Tout d’abord, une compagnie à l’image de la société améliore sa réputation, l’image d’une égalité homme et femme augmente ainsi l’approbation du public6. Ensuite, les stratégies commerciales de l’entreprise peuvent tirer profit du point de vue de la femme, car c’est elle qui influence jusqu’à 80 % des décisions d’achat. En outre, l’efficacité de l’entreprise ainsi que la qualité du travail peuvent être facilement perfectionnées en raison du souci du détail et de précision qui est prédominant chez la femme. Finalement, les femmes préfèrent régulièrement rester dans leur municipalité et elles sont par le fait même des employées stables et loyales7. En résumé, l’entreprise préconisant une égalité homme et femme réelle est avantagée grandement.
3. UNE LUEUR D’ESPOIR AU NIVEAU DE L’ÉDUCATION
Bien que le marché du travail contienne son lot d’inégalités pour la femme, l’école représente aujourd’hui un environnement où la femme est prédominante.
En général, depuis les années 90, les femmes occupent principalement les classes universitaires de premier cycle à temps plein8. De plus, ce sont elles qui obtiennent majoritairement des diplômes universitaires de premier cycle, elles représentent 62 % des diplômées. Pareillement, elles sont prédominantes à la maîtrise et décrochent plus de 50 % des diplômes9.
Ces transformations témoignent des possibilités de changements qui s’offrent à la société. La genteféminine tend à s’éduquer davantage et elle est de plus en plus outillée pour offrir un travail de même qualité que l’homme.
En bref, les femmes et les hommes s’égalisent plus que jamais et la place de la femme dans le milieu du travail est non négligeable. Ses qualités de travailleuse ainsi que ses compétences remarquables font d’elle un élément indispensable sur le marché du travail.
N’empêche que, dans une société qui met l’accent sur la réalisation de soi dans la performance au travail, et ce, au détriment de la famille, il apparaît plus que
nécessaire de repenser le rapport de l’homme et de la femme à leur travail et à leur famille. La seule poursuite aveugle de l’égalité homme femme ne saurait répondre à ce problème de fond.
Élodie Drolet, Élisabeth Maheux, Charlotte Reid, Odélie Beaurivage Godbout et Camille Dupont
1 Secrétariat de la condition féminine, Ministère de la culture, des Communications et de la Condition féminine. « L’égalité entre les hommes et les femmes au Québec, faits saillants », direction des relations publiques, Québec (Québec), 2010, p.23.
2 Ibid.
3 Maude, BOULET. Institut de la statistique du Québec. « Même profession, salaires différents : les femmes professionnelles moins bien rémunérées », Montréal (Québec), 2014, p. 1.
4 Marie, PÂRIS. «Avocat-avocate: des inégalités persistantes», http://www.droit-inc.com/article12749-Avocat-avocate-des-inegalites-persistantes. 10/01/2017.
5 Ibid.
6 Condition féminine du Canada. « L’avantage concurrentiel : Arguments en faveur du recrutement de femmes dans les métiers spécialisés et les professions techniques », Gatineau (Québec), 2015, p.1.
7 Ibid.
8 Martin, Turcotte. Statistiques Canada. «Les femmes et l’éducation», http://www.statcan.gc.ca/pub/89-503-x/2010001/article/11542-fra.htm#a9, 10/01/2017.
9 Ibid.