Kyïv

Par Vincent Morin, publié le 1ier mars 2022

POÉSIE |

C'était une porte d'or touchant le soleil

Maison chimère des mondes ensevelis

Corniches baroques où chantent les Corneilles

Kyïv, je suis esclave des rives endormies

 

J’ai vu mes rues si propres de rouge tachées

J'ai vu le temps si beau de mémoire cendré

L'éternité brisée; l'horloge donne l'heure

Par pitié ! Je supplie : Quand cesseront les heurts ?

 

C'était une porte d'or donnant sur le gouffre

Maison chimère, maintenant mangent les Ours

Et sur les corniches, seul chante le silence

 

Ô Liberté je prie, réponds à cet appel

Demain peut-être irais-je pleurer sur ces stèles

Où, tranquilles, poussent les fruits de la colère.