MOÉ JE SUIS CLEAN, TOÉ T’ES-TU CLEAN?

Par M. Gros Bon-Sens

Une proportion inégalée d’informations personnelles se retrouve désormais stockée sur des serveurs. Crédit photo : Canva

Une proportion inégalée d’informations personnelles se retrouve désormais stockée sur des serveurs. Crédit photo : Canva

CHRONIQUE IRONIQUE | On vit dans un monde fou ces temps-ci, avec toutes les nouvelles technologies qui se développent à un rythme effréné. Vous ne trouvez pas?

Bien sûr, comme durant toute grande période de changement, il y a toujours des réfractaires alarmistes, passéistes et attardés qui vont pousser de grands cris pour dénoncer les soi-disant dérives de ces technologies. Une de leurs grandes lubies ces temps-ci est de dénoncer les grandes compagnies comme Facebook ou Google pour leur appétit insatiable pour nos données personnelles et leur intrusion dans nos vies privées. C’est une peur qui n’a aucun bon sens! À moins que vous soyez un tout croche et que vous ayez vous-même des choses à cacher?

Moi, je n’ai rien à cacher! Si Facebook a envie de partager et d’utiliser des informations personnelles (que je donne toujours volontairement et en pleine connaissance de cause, évidemment), je n’ai pas de raison de m’y opposer. Ça vaut pour Facebook et toute autre entreprise, que ce soit une banque, une agence de crédit ou même un employeur. Imaginez si les criminels pouvaient leur cacher ce qu’ils faisaient et que la loi était de leur côté, à protéger leurs informations personnelles qui ne sont rien d’autre que des éléments incriminants pour les méfaits qu’ils envisagent de commettre. 

Seriez-vous à l’aise qu’au nom de la protection de la vie privée, on permette à des terroristes de s’échanger des informations sur comment construire une bombe et où la faire sauter, etc.? Prévenir un tel drame n’est-il pas plus important que le fait que vous vouliez cacher à votre banque que votre dernière transaction était dans une boutique un peu osée pour acheter un cadeau «épicé» à votre blonde ou à votre chum? C’est gênant, certes, mais ce n’est pas un crime en soi devant être caché à l’ensemble de la société. C’est un sacrifice à faire. Si vous n’avez rien de mal à vous reprocher, collaborez à la paix de l’État! On n’est pas rendu dans 1984 encore à ce que je sache!

Des services inégalés

Il faut aussi faire comprendre quelque chose. Si les nouvelles technologies permettent à ces compagnies de collecter autant d’informations sur notre vie privée, elles permettent aussi de nous ouvrir des services de mise en réseau, de communication et de diffusion inégalés. Les entreprises offrant ces services ont besoin de nos informations pour opérer ce service qu’elles nous offrent la plupart du temps gratuitement. Si j’en retire un bénéfice, il est simplement normal que je contribue à la bonne marche du service en leur donnant accès à l’ensemble de mes informations personnelles. Après tout, je vous le répète, je n’ai rien à cacher? Pourquoi me plaindrais-je d’avoir accès à un service grâce à mon partage d’informations si aucune d’entre elles n’est compromettante?

Vous pouvez toujours vous opposer à la collecte de vos données personnelles. Nous sommes dans une société libre, après tout, et on ne peut pas vous forcer à les divulguer si vous ne le voulez pas. Mais sachez que vous ne pourrez pas vous plaindre du traitement différent que vous subirez. On tiendra pour acquis que vous ne voulez pas collaborer au service qu’on vous propose, ou pire encore, que vous avez des visées illégales. 

Après tout, je ne peux pas croire qu’il est impossible de contrôler nos informations qu’on divulgue! Ça devrait être logique que, conformément à la loi, une entreprise ne récolte seulement que les informations nécessaires aux fins du service qu’elle propose et qu’elle ne récolte pas les informations vous concernant qui n’y ont pas rapport. Est-ce vraiment si stressant de devoir penser sans cesse à qui possède nos informations personnelles, en quoi elles consistent et à quel usage ces détenteurs potentiels en feront, ainsi qu’à l’impact de cet usage sur nous? Perdons-nous vraiment quelque chose sur le plan de la sécurité psychologique et sociale que nous ne saurons récupérer au point de vue économique et de l’offre de services en échangeant ainsi nos informations personnelles?

Si t’es clean, pas de stress. Si t’es pas clean, alors assume les conséquences. La vie est simple de même. Fins et pas fins. Les propres et les pas propres. Vous êtes dans quel camp vous? 

Je tiens à remercier Ève Gaumond pour m’avoir rappelé qu’il existe des gens qui pensent des affaires pas d’allure de même.