Une carrière au coeur de la réforme des institutions démocratiques
Par Julien Léveillé, publié le 12 mars 2021
ENTREVUE | Chères étudiantes, chers étudiants,
C’est avec plaisir que je vous retrouve pour une deuxième fois dans cette série d’entrevues explorant la vaste étendue de la fonction publique québécoise. Pour ce numéro, j’ai eu la chance de m’entretenir avec Me Annie Blais-Delagrave et Me Pierre Vallée, légistes au Secrétariat à l’accès à l’information et à la réforme des institutions démocratiques (SAIRID). Avant toute chose, je tiens à les remercier de m’avoir permis de les rencontrer afin que nous puissions avoir cet échange qui, je l’espère, saura vous être aussi informatif et pertinent qu’il ne l’a été pour moi. Je profite également de l’occasion pour remercier chaleureusement Me Catherine Lebrun, laquelle m’a mis en contact avec les sujets de ce billet. Sans plus tarder, lançons-nous dans la légistique !
Tel qu’évoqué plus haut, les personnes rencontrées œuvrent au sein du Secrétariat à l’accès à l’information et à la réforme des institutions démocratiques. Il s’agit d’une division de l’Administration émanant du ministère du Conseil exécutif. Depuis sa genèse dans les années 70, il a vu sa mission et sa portée se métamorphoser et évoluer à maintes reprises. Parmi les nombreux dossiers et projets sur lesquels les membres du Secrétariat sont appelés à travailler, pensons, notamment, à plusieurs projets de loi (ex. : réforme du mode de scrutin), les enjeux reliés au lobbyisme ainsi qu’au code d’éthique des députés. À titre illustratif, ce sont les personnes du SAIRID qui ont donné suite au rapport du comité indépendant L’Heureux-Dubé portant sur les conditions de travail des membres de l’Assemblée nationale, par le biais d’un projet de loi visant les membres de la 42e législature.
Comme vous pouvez certainement le constater, ils interagissent aux côtés de la sphère politique. Ils en sont effectivement très près. Au quotidien, Me Blais-Delagrave et Me Vallée ont beaucoup à faire. Entre autres, ils doivent rédiger des notes destinées aux autorités compétentes et concernées par les projets de loi sur lesquels ils travaillent à ce moment. Ils émettent également des propositions quant aux orientations que doivent choisir les ministres avec lesquels ils collaborent, et sur la manière de traduire ces orientations au plan législatif.
Ensuite, lorsque vient le temps de faire passer un projet de loi en commission parlementaire, leur quotidien s’en retrouve naturellement effréné. En plus de leurs tâches habituelles, ils doivent se mettre à la rédaction de différents documents vulgarisant les principaux éléments du projet de loi sous la loupe afin que les élus prennent une décision éclairée. Ils préparent également des fiches et cahiers servant à préparer les ministres à entendre les témoignages lors de ces mêmes commissions.
Maintenant, il est important de savoir que qui dit rédaction législative dit collaboration et travail d’équipe. En effet, l’équipe du SAIRID est appelée à travailler de concert avec celles d’autres organismes provenant de l’appareil gouvernemental. Naturellement, l’identité de ces collaborateurs et collègues occasionnels est vouée à changer en fonction du mandat qui les occupent. Par exemple, en matière de cohérence législative, ils œuvrent aux côtés du Secrétariat à la législation, faisant, lui aussi, partie du ministère du Conseil exécutif.
Question de nous rapprocher de notre réalité étudiante, j’ai pris le soin de demander à mes interlocuteurs quelles aptitudes et qualités étaient de mise chez les candidats aspirant faire carrière dans le monde de la légistique. En guise de réponse, ils m’informent que le goût du mot juste est, sans grande surprise, une nécessité. Au surplus, on m’informe qu’une pensée structurée est d’une grande aide. Finalement, ils me disent qu’avoir le flair pour la politique peut s’avérer fort utile, notamment lorsque vient le temps de calculer les retombées et effets des projets législatifs et réglementaires envisagés. En guise de mot de la fin, comme je l’ai fait dans le cadre de mon premier entretien, j’ai demandé aux deux légistes s’ils avaient un quelconque conseil à formuler aux étudiantes et aux étudiants hésitant à se lancer dans une carrière au sein de la fonction publique québécoise. Leur réponse fut fort simple : essayez-vous ! Ils me rappellent qu’il est possible de laisser son nom dans une banque de candidatures sans autre obligation. Il est aussi possible de participer aux fameux concours, lesquels mènent aux emplois convoités par celles et ceux qui en sortiront vainqueurs. Vous n’avez rien à perdre en soumettant votre nom et votre curriculum vitae en ligne et continuez votre exploration du monde professionnel après coup. C’est un pensez-y-bien comme le veut l’expression populaire.
C’est sur cette note que je termine cette deuxième entrevue réalisée dans le cadre de ce dossier sur la fonction publique québécoise. Je ne divulguerai pas tout de suite l’identité de la prochaine personne que j’ai rencontrée, mais je peux vous dire que l’institution qu’il pilote est abondamment mentionnée dans l’un de nos premiers cours au baccalauréat, plus précisément dans le cadre du cours DRT-1006, Droit des personnes physiques et de la famille. À bientôt !