Quand le droit est un jeu
Par Annie Côté
REPORTAGE | Lundi 23 septembre 2019, huit heures du matin. Une nouvelle compétition juridique est née, les inscriptions sont commencées. Une compétition universitaire inconnue, fraîchement sortie de l’imagination de deux troisièmes années. Des mois de travail passés dans l’ombre sont enfin révélés au grand jour : trois volets compétitifs diversifiés, six cas d’espèce variés, de nombreux partenaires de divers milieux et surtout, un évènement qui se veut incontournable. Il n’en faut pas plus pour éveiller la curiosité. Il est maintenant onze heures du matin, les deux semaines d’inscriptions sont terminées : les Enjeux du droit affichent complet.
Ce sont 108 étudiantes et étudiants de la faculté de droit de l’université Laval qui ont répondu à l’appel des Enjeux du droit le lundi 23 septembre 2019 dernier. Basée sur le principe de la résolution de cas et inspirée des nombreux jeux similaires des programmes en administration, cette toute nouvelle compétition a pour objectif de permettre aux apprentis juristes d’appliquer dans un contexte pratique les notions théoriques vues au baccalauréat. La mission? «Rassembler des acteurs juridiques et du milieu des affaires annuellement avec des étudiants de droit», dans un cadre ludique, pour «que ressortent des idées novatrices sur des enjeux juridiques», résument les cofondateurs. D’où le nom, d’ailleurs, de la compétition.
C’est du moins ce que souhaitent Catherine Hébert et Mathieu Brisson, cofondateurs et coprésidents des Enjeux du droit. Devant créer un projet d’affaires dans le cadre du profil entrepreneurial du baccalauréat en droit, ils ont été inspirés par des compétitions équivalentes du milieu de l’administration, tels les Jeux du Commerce, le Happening Marketing, l’Omnium Financier et le Symposium GRH. Ces compétitions formatrices et reconnues sur le marché du travail marquent le parcours universitaire de ses participants et amplifient le sentiment d’appartenance de la communauté étudiante envers son université. C’est d’ailleurs le but de nos deux entrepreneurs, de faire de cette compétition «un incontournable pour tous les étudiants en droit».
Pour recréer ce sentiment d’appartenance à plus petite échelle dans la faculté, quoi de mieux que de regrouper les 36 équipes en trois grandes maisons, appelées «délégations», qui se feront compétition pour remporter la Coupe des Enjeux du droit. «Le but est de créer des liens d’amitié [au sein des équipes], pas juste des liens professionnels», ajoute Catherine.
Un cocktail ouvrira la compétition le vendredi 17 janvier 2020 en soirée. Le cœur de la compétition aura lieu dès le lendemain matin, où les 108 étudiantes et étudiants participants, inscrits en 36 équipes de trois personnes, «dispose[ront] de quelques heures pour résoudre un cas juridique ou entrepreneurial», peut-on lire sur une publication des Enjeux du droit. À la fin de la résolution de cas, chaque équipe disposera de 15 minutes pour livrer sa réponse devant «un panel de juges composés d’avocats, professeurs, entrepreneurs, comptables et juges». Les cas portent sur des domaines variés du droit et de l’entrepreneuriat pour rejoindre les goûts du plus grand nombre possible.
Enfin, les équipes qui résoudront des cas davantage de type «académique» participeront également au Quiz des Codes rouges, jeu-questionnaire mettant de l’avant la rapidité des équipes à trouver une réponse dans leurs codes civil et de procédure civile. Tant les résultats des résolutions de cas que ceux du Quiz seront comptabilisés pour déclarer les équipes gagnantes. Un souper-gala en soirée clôturera la compétition avec remises de prix et de la Coupe des Enjeux du droit.
Bien que le cœur de la compétition soit concentré le temps d’une seule journée, l’expérience est enrichie d’activités et conférences qui auront lieu tout au long de l’année universitaire. Sont au rendez-vous deux conférences à l’automne sur les finances personnelles et la communication respectivement, et une à l’hiver sur l’entrée sur le marché du travail. Au surplus, un grand panel d’entrepreneurs d’ici, le 27 novembre prochain, «où entrepreneuriat et droit se rencontrent», explique les cofondateurs. Et tout cela sans compter les activités organisées par les coordonnateurs des délégations!
Une compétition d’une telle envergure ne se crée bien évidemment pas toute seule. Les cofondateurs, qui ont travaillé dans l’ombre pendant des mois avant d’annoncer la compétition, ont investi temps et argent dans ce beau projet qui leur tient à cœur. Ils ont également reçu l’aide d’un mentor, Pierre-Antoine Lavoie, ex-président des Jeux du Commerce et du Happening Marketing, et l’aval de nombreux commanditaires souhaitant ardemment investir dans le projet.
«C’était rassurant d’avoir une personne-ressource [et] une aussi belle réponse des partenaires, de la faculté et des étudiants», explique Mathieu. «L’objectif à long terme est aussi de léguer cette compétition à la faculté [et] d’en faire une compétition de niveau provincial», ajoute Catherine, d’où l’importance de faire de cette compétition une compétition «solide».
Et la réponse des étudiants dans tout cela? Il semble qu’ils n’auraient pu rêver mieux.
La journaliste bénévole est aussi inscrite à la compétition.