EST-CE VRAIMENT HUMAIN ?

Marie-Philipe Lévesque 

Comme la performance nous est demandée, plusieurs obéissent et deviennent des bêtes de
travail. Aussi forcée à suivre la parade, j’ai décidé de m’en distancer un peu, peut-être trop tard.

Dernièrement, on pouvait retrouver dans l’actualité des textes parlant de la pression qui est mise sur les étudiants en droit et du stress qu’ils vivent. Un auteur québécois a même décidé d’écrire un roman illustrant la vie d’une personne prise dans ce marathon qu’est le baccalauréat en droit. Certaines études ont même été réalisées pour démontrer la santé mentale chancelante d’un nombre considérable d’entre nous.

Pour avoir un bel avenir professionnel, il faut avoir un curriculum vitae bien rempli, autant d’expériences de travail, que de bénévolat, d’activités sportives ou encore de bourses et prix reçus. Être à notre meilleur en tout temps, en tout lieu et en toute matière. Cependant, j’en viens à me demander si tout cela est vraiment réalisable, si les 24 heures d’une journée et les 7 jours de la semaine sont suffisants pour accomplir ces nombreuses tâches. J’en viens à me demander : est-ce vraiment humain ?

Malgré les examens qui approchent, les pages non encore lues qui se multiplient et la liste des travaux à aire qui s’allonge, j’ai décidé de faire quelque chose que je fais peu souvent, mais qui nous est pourtant demandé : démontrer un équilibre en ayant une vie sociale et en se divertissant. C’est pourquoi, il y a quelques jours, j’ai décidé de prendre une journée « off ».

En ce mois de février, quoi de mieux que le Carnaval de Québec pour se changer les idées entre amies. Manger de la tire d’érable et des Queues de castors, s’exercer aux lancées de la hache, pratiquer le sport d’hiver des Québécois qu’est le hockey, observer toutes les magnifiques structures de glace, marcher au grand air frais, chanter des chansons traditionnelles dans un chalet aux rideaux à carreaux et prendre des photos loufoques avec les constructions ou encore avec le Bonhomme Carnaval. Voilà comment retrouver son cœur d’enfant. Ce sont des activités qui divertissent, qui font du bien à l’esprit et, surtout, qui sont vraiment humaines

Cependant, tout ce temps passé dehors creuse l’appétit. Alors à la recherche d’une poutine, pour rester dans le concept de la journée, mon amie et moi sommes entrées dans un restaurant ayant un style de cantine de luxe. L’accueil chaleureux nous a convaincues de prendre place à table. Rapidement, les simples mais ô combien succulents repas nous ont été servis. Vous savez comme la nourriture que prépare votre grand-mère qui est ô combien réconfortante. Mais, dans une version jeune et actuelle !

Au moment de prendre les dernières gorgées, d’autres clients sont arrivés, ont pris place à la table près de nous et ont tout de suite engagé une conversation. Ces deux hommes américains en voyage venant découvrir le Carnaval de Québec ont conversé avec nous, sans prétention, et les employés de la place se sont même joints à nous. Ce fut un moment décontractant et divertissant, un moment réellement humain.

Pendant ce temps, je n’ai pas pensé à la productivité, je n’ai pas pensé à l’image que je devais projeter et je n’ai pas pensé au stress. J’ai souhaité vous partager cette courte aventure pour démontrer à quel point une simple petite journée à l’extérieur des livres peut être bénéfique. Il est bien important de garder des moments pour soi tout au long de nos études, et dès le début, pour éviter les tristes situations.

Durant cette journée, je me suis sentie vivre, vivre simplement, discuter avec des gens bien ordinaires. J’ai senti l’accueil, le partage et la chaleur humaine. J’ai fait un retour aux choses simples de la vie, aux vraies choses de la vie. Je n’ai pas perdu les heures de la journée que nous comptons si précieusement, je l’ai investi dans quelque chose de vraiment humain.