ENTREVUE AVEC MAUDE, VICE-PRÉSIDENTE AUX AFFAIRES PROFESSIONNELLES DE L’AED
Jeanne Larose, rédactrice en chef
La course aux stages est un parcours exaltant, un tremplin vers la carrière de ses rêves. Mais ce périple requiert une bonne préparation, et c’est à ce moment que Maude, VP aux affaires professionnelles de l’AED, entre en scène. Ayant elle-même participée à la course aux stages, elle nous donne ici des conseils utiles pour bien se lancer.
Comment décrirais-tu ton expérience de course aux stages ?
La Course est un processus intense de trois semaines pendant lequel les étudiants posent leur candidature afin d’obtenir un stage en cabinet. Ce stage, d’une durée de six mois, est nécessaire afin de devenir membre du Barreau du Québec. Lors de la première semaine de la Course, les étudiants convoqués en première entrevue rencontreront généralement deux avocats qui poseront des questions plusgénérales sur le profil du candidat. Certains candidats seront ensuite convoqués en deuxième entrevue et rencontreront un panel de 5 à 6 avocats, qui poseront des questions différentes de la première entrevue. Cette deuxième entrevue a généralement lieu lors de la deuxième semaine de la Course. Certains candidats sont par la suite invités à un cocktail ou à un souper de recrutement, afin d’apprendre à connaître les candidats dans un contexte plus informel. Conformément à l’entente, les cabinets devront ensuite communiquer les offres de stages aux candidats retenus le 29 mars à 8 heures. La Course est une expérience qui permet d’apprendre à se connaître, mais aussi, à en apprendre davantage sur les différents cabinets et leurs particularités. Ce processus permet aux étudiants de faire un choix éclairé sur le cabinet au sein duquel ils souhaitent entamer leur carrière. En somme, la Course fut pour moi une expérience marquante tant du point de vue personnel que professionnel.
Quel profil d’étudiants les cabinets recherchent-ils ?
Les cabinets ne cherchent pas un profil type, puisque ça prend de tout pour former une équipe. On cherche des personnes diversifiées et complémentaires. De manière générale, il n’y a pas de cote minimale pour participer à la Course mais il est tout de même important de se rappeler que les cabinets rencontrent des candidats qui ont su se démarquer, que ce soit au niveau académique ou à travers d’autres implications. Les candidats sont évalués selon un ensemble de critères et c’est pourquoi la lettre de motivation et le CV sont d’une grande importance, parce que ces éventuels employeurs tiennent à embaucher des personnes responsables, curieuses et engagées qui s’impliquent dans la vie étudiante, dans une équipe sportive ou dans une œuvre caritative. L’étudiant doit savoir jongler avec plusieurs responsabilités. Aussi, il ne faut rien négliger d’un CV, car toutes les expériences révèlent des informations sur le candidat ou la candidate. De cette façon, l’employeur constate ce que cette personne peut apporter à l’équipe.
Où s’offrent les possibilités de stage ?
Afin d’obtenir un stage en cabinet privé, les candidats intéressés devront participer à la Course, il s’agit d’un processus formel auquel participent la majorité des grands cabinets, conformément à l’entente de recrutement qu’ils ont conclue, et qui est disponible sur le site web de l’Association des étudiants en droit. Cette entente les oblige à émettre les offres de stage au même moment. L’entente regroupe les plus grands bureaux, mais ceux de moyenne envergure respectent parfois aussi ces dates, bien qu’ils ne soient pas partie à l’entente. Il faut tout de même aller se renseigner à leur sujet pour s’en assurer. En ce qui a trait au champ d’expertise, les bureaux participants œuvrent en droit des affaires, et les stagiaires seront également amenés à toucher au droit du travail et au litige. Cependant, on retrouvera rarement du droit de la famille ou du droit criminel dans les bureaux participants de la course aux stages.
On entend principalement parler des grands cabinets, mais est-ce possible de faire la course aux stages dans un milieu de travail plus petit ?
Il est possible de faire la course aux stages dans un milieu de travail plus petit, mais les plus petits cabinets ne sont pas membres de l’entente. Toutefois, les sites internet des cabinets, affichent les informations nécessaires sur les possibilités d’emploi et de stages. Trouver un stage dans ces bureaux requiert davantage d’autonomie de la part des étudiants qui doivent se renseigner par eux-mêmes au sujet de ces bureaux et de leurs dates de dépôt de candidature.
Que conseillerais-tu à quelqu’un qui souhaite se lancer dans la course aux stages ?
La candidate ou le candidat doit connaître son CV sur le bout de ses doigts et être prêt à expliquer ce que chaque expérience lui a apportée. Aussi, il est primordial de rester soi-même et de ne pas tenter d’entrer dans le moule que le cabinet semble chercher, parce qu’au final, l’individu qui obtient le stage qui ne lui correspond pas ne s’en sortira pas plus heureux.
Quels sont les outils d’information disponibles pour ces étudiants ?
Les rencontres avec Micheline Voyzelle du service de placement sont d’une grande aide, car elles comportent des simulations d’entrevue et la correction de la lettre de motivation et du CV. Il est important de noter que tout le monde peut aller la voir, pas seulement les candidats pour la course aux stages. De plus, il est possible de retrouver sur le site de l’AED des documents préparés. Davantage d’information peut être trouvée sur le site du NALP, qui fournit des renseignements au sujet des cabinets, mais aussi des organismes gouvernementaux, de la rémunération et plus encore. Plus encore, le site de chaque cabinet est pourvu d’une section carrière où les étudiants peuvent le découvrir plus particulièrement.