« She works hard for the money », c’est sur ces mots que s’est ouverte la 3e édition du Colloque annuel Femmes en finance organisé par le Cercle finance du Québec le 13 septembre dernier. Ayant eu la chance d’y participer, nous désirons vous partager notre expérience.
À première vue, on peut s’interroger sur la pertinence d’un colloque qui s’intéresse aux femmes en finance et à la relation qu’entretiennent les femmes avec l’argent, mais ce serait d’oublier que les femmes qui font de l’argent ont du pouvoir. Elles occupent des postes de direction, siègent sur des conseils d’administration, sont des entrepreneures prolifiques et des politiciennes engagées. Déconstruire et décomplexer la relation des femmes avec l’argent, c’est aussi admettre que le fait d’être femme, peu importe ce que cela signifie pour chacune, ne devrait pas être un obstacle à l’accomplissement professionnel et à l’accession à des postes d’autorité.
Sans surprise, cela est bénéfique pour tous. En effet, non seulement les femmes se trouvent de plus en plus dans des postes de direction et des conseils d’administration, mais elles accomplissent leurs responsabilités avec brio. C’est ce que nous avons appris, lors du panel intitulé Le pouvoir de l’argent présentant Mme Katia Depokomandy-Morin (YWCA Québec), Mme Geneviève Desautels (Amplio Stratégies & Illuxi), M. Alain Desbiens (BMO gestion mondiale d’actifs) et Mme Carole Gherlenda (RBC Gestion de patrimoine). Selon une étude de l’International Journal of Business Governance and Ethics, les femmes sont de meilleures leaders décisionnelles, ce qui entraine de meilleures performances pour leurs compagnies. Le projet de rénovation de la YWCA de Québec, orchestré par un conseil d’administration exclusivement féminin, illustre bien les résultats de cette étude. Mme Katia Depokomandy-Morin a d’ailleurs témoigné que la construction avait duré moins de temps que prévu à un coût moindre que dans le budget initial, ce qui est très rare pour un chantier d’une telle envergure. Au-delà de l’accomplissement personnel, il y a donc un enjeu de société à voir plus de femmes accéder aux postes de direction et à siéger sur des conseils d’administration.
On entend depuis plusieurs années que la représentation est importante, que pour se projeter dans des postes de haute direction, dans des CA ou en politique, on a besoin de modèles en chair et en os. Nous vous confirmons que c’est tout à fait vrai. Les paroles n’ont qu’un effet limité dans notre perception de ce qu’il est possible d’accomplir en tant que femme. Néanmoins, ce ne sont pas toutes les femmes de notre âge qui ont la chance d’avoir de telles modèles. Les femmes handicapées, les femmes noires, autochtones et de la communauté LGBTQ+, pour n’en nommer que quelques-unes, ont encore peu de modèles qui leur permettent à elles aussi de croire en leur avenir. Ces femmes doivent être célébrées et leur expérience doit être reconnue parce qu’une chose est certaine, elles travaillent fort.
Pour lors, nous étions chanceuses de pouvoir participer à ce merveilleux colloque et d’échanger avec d’autres femmes sur les tabous entourant l’argent. Laissez-nous vous présenter deux femmes qui nous ont marquées :
La psychologue, Rose-Marie Charest, une femme extraordinaire et franche. Elle a quitté le poste de présidente de l’Ordre des psychologues du Québec pour consacrer son temps à donner des conférences sur divers sujets, dont le développement personnel. Tout au long du panel, ses mots étaient inspirants. Son conseil aux femmes : ne jamais changer qui l’on est, prendre position et surtout ne pas hésiter à être émotive, car les émotions, qu’on le veuille ou non, font partie de nous et nous rendent meilleures.
L’entrepreneure Geneviève Desautels, présidente et cofondatrice d’Amplio Stratégies & Illuxi, coach en entreprise et auteure d’« Oser le monde en soi », un guide d’autocoaching. Avant d’avoir du succès avec sa première entreprise, Mme Desautels a essuyé plusieurs refus. Elle encourage les femmes à apprendre comment vendre une idée et à persévérer. Sa ténacité et son dynamisme nous ont impressionnées et motivées à prendre des risques et croire en nos projets.
Cette journée de colloque s’est conclue comme elle avait commencé, sur ces fameux mots : « She works hard for the money ». Effectivement, comme Sophie Villeneuve, animatrice principale du colloque, le mentionnait, les femmes travaillent fort pour gagner leur argent, et cet argent nous donne du pouvoir. Il faut apprécier ce pouvoir, l’utiliser à bon escient et encourager les femmes à parler d’argent afin de détruire les tabous qui l’entourent.
***Formation Jeunes et Leaders Décisionnelles***
Nous profitons de l’occasion pour publiciser cette superbe formation donnée par le Y des femmes de Québec à même le campus de l’Université Laval. Cette formation de 15 heures vise à préparer les femmes de demain dans un rôle d’administratrice.
De plus, la formation est gratuite pour les étudiantes !
Si cela vous intéresse, vous pouvez communiquer avec nous pour plus d’informations ou simplement aller sur le site du Y des femmes à l’adresse suivante : http://www.ywcaquebec.qc.ca/leaders/jeunes.