RENCONTRE AVEC MME SOPHIE D’AMOURS, CANDIDATE AU POSTE DE RECTRICE
Comité Question de genre
À l’occasion de l’élection au rectorat 2017, le comité a rencontré Mme Sophie D’Amours. Celle-ci est présentement professeure titulaire pour le département de génie mécanique de l’Université Laval et elle se porte candidate au poste de recteur. Le comité a profité de l’occasion pour lui poser quelques questions et discuter de la place de la femme dans la société.
Tout d’abord, elle adopte une attitude téméraire afin de faire sa place dans le processus. Mme D’Amours a pris le temps de bien nous expliquer qu’elle essaie d’incarner par ce qu’elle est, ce que la femme mériterait d’avoir. Elle soutient qu’il n’est pas toujours facile de le faire, que ça demande d’ouvrir plusieurs portes et qu’il arrive parfois que la femme doive faire des choses que les hommes n’ont peut-être pas à faire. Selon elle, les femmes ont parfois été hésitantes, en particulier en raison de leur conception de ce que les dirigeants pensaient de la femme alors que ce n’était pas toujours juste. Elle a affirmé que la génération d’aujourd’hui choisit de plus en plus en fonction du jugement et des qualités de la personne et qu’il faut avoir confiance en ces aspects. Elle a alors proposé une solution pour pallier à cette hésitation. Elle a soutenu que l’on a la responsabilité de donner des espaces pour préparer la relève féminine. Elle affirme que le talent se trouve, mais surtout qu’il se prépare. Dans le même ordre d’idées, elle a su démontrer une position d’ouverture face à la génération d’aujourd’hui. Elle croit en la diversité de genre, de culture et de générations. Elle soutient qu’il faut encourager les organisations à en tenir compte davantage pour en ressortir gagnant.
Par ailleurs, elle soutient qu’il est important de se poser certaines questions face à une situation qui nous touche; est-ce que la situation est normale et est-ce que c’est normal que celle-ci se répète? Selon elle, face aux iniquités sociétales, il faut savoir défendre nos positions et miser sur la communication. Par la communication, il serait ainsi possible de faciliter les relations.
En outre, par rapport à l’élection au rectorat, elle ne croit pas être désavantagée en raison de son sexe. Elle est persuadée que la communauté cherchera à élire la meilleure personne avec le meilleur talent pour régir l’Université. Elle assure que l’Institution est très rigoureuse dans son processus et que ce sera le talent et la personnalité de la personne qui fera pencher la balance.
Pour sa part, elle dit bien assumer sa féminité. Entre autres, elle affirme qu’il existe plusieurs biais concernant les différences entre les générations, les cultures, les genres et qu’il faut davantage de personnes qui se présentent à ce type de concours pour contrer ces biais. Elle a en été témoin dans son secteur majoritairement masculin. Elle a su comprendre les biais, les vivre et elle soutient qu’il est nécessaire de les déconstruire pour le bien de la collectivité comme elle le fait en assumant sa féminité. Notamment, elle soutient qu’il faut s’opposer au fait que l’on ne recrute pas une femme, car celle-ci peut être enceinte.
Elle a affirmé que la société a besoin de familles qui se développent et qu’il est inacceptable de ne pas donner la chance à quelqu’un d’avoir une carrière professionnelle en même temps qu’une famille.
Selon elle, c’est une posture sociale importante que le Québec doit adopter. Il faut prendre en compte que lorsque l’on engage quelqu’un, c’est pour le long terme et que le fait qu’une personne se consacre à sa famille pendant un moment ne changera rien à cette perspective. Elle est consciente qu’il s’agit parfois d’un défi logistique pour les employeurs. Toutefois, elle soutient que si l’on ne change pas, on aura moins d’enfants et qu’ainsi il y aura moins de femmes qui travaillent et la diversité qui fait la richesse d’une société s’en retrouvera réduite. Finalement, elle est optimiste face à l’avenir. Elle est persuadée que la solution se trouve dans les rapports entre les hommes et les femmes et que c’est de cette manière que la famille aura la capacité de s’épanouir et de former la diversité souhaitable pour l’avenir.
Le comité souhaite vous rappeler que l’élection au rectorat aura lieu de 26 avril prochain et que toutes les informations se retrouvent sur le site web de l’Université. Voici le lien pour la description des candidats et leur plateforme électorale respective.
https://www.lefil.ulaval.ca/election-rectorat-2017-3-candidats-course/
Élodie Drolet, Élisabeth Maheux, Charlotte Reid, Odélie Beaurivage Godbout et Camille Dupont