La fameuse course aux stages. C’est ce temps de l’année encore une fois où on voit toutes sortes de « coureurs ». Il y a le marathonien, le sprinteur, le « Iron man » et le super-héros.
Le marathonien est celui qui a préparé sa course, celui qui a planifié son cursus académique afin de maximiser ses notes depuis le début de son baccalauréat. C’est également celui qui franchit une étape à la fois, un kilomètre à la fois. Celui qui a une concentration mentale hors du commun et qui voit la course en soit comme les derniers kilomètres d’une longue préparation et d’un long périple.
Le sprinteur est celui qui voit la course comme un coup à donner, comme un « band-aid » à enlever d’un petit coup sec. C’est celui qui sait qu’il a tout ce qu’il faut pour faire la course, mais qui hésite jusqu’à la dernière minute sans trop se préparer. C’est celui qui va écrire son CV quelques jours avant la date de remise et qui prend ça « cool ».
Le « Iron man » est celui qui fait une course intense. Il a ciblé plusieurs cabinets d’importance sans nécessairement être fixé sur ce qu’il recherche vraiment. Il va appliquer dans 10 voir 12 cabinets et passer 2 à 3 semaines dans la boue et à franchir des obstacles qu’on lui met sur son chemin, mais qui en redemande encore. Il ne laisse jamais tomber et révise constamment sa stratégie d’entrevue afin de maximiser sa présentation.
Le super-héros est celui qui va appliquer dans 20 cabinets. Ce coureur est hors-norme, il est surpuissant et motivé. Il apprend tout ce qu’il a à savoir sur chacun des cabinets et se présente à son meilleur à chacun d’eux. Il ne connait pas la peur, ni la fatigue et démontre un caractère et une motivation inégalés. Il passe d’un cabinet à l’autre sans prendre le temps de respirer.
Toutefois, chacun de ces coureurs ne correspondent pas toujours au profil type du coureur. En effet, quel profil type possède notre coureur ?
Il existe bel et bien un dernier profil, que je ne vous ai pas exposé : le coureur … tout court !!!
Le coureur « tout court » c’est vous, c’est moi, ce sont les gens qui entrent dans cette mascarade et cette danse printanière en se demandant bien ce qu’ils y font et si ça en vaut vraiment la peine. La peine de s’acheter de nouveaux complets ou de nouveaux tailleurs. La peine de manquer plusieurs cours afin de se parader de cabinet en cabinet. La peine de ne pas sortir, voir des amis, de la famille durant des semaines.
Et tout ça pour quoi ?
Les raisons des différents coureurs sont nombreuses, autant louables les unes que les autres. Que ce soit pour la sécurité d’emploi, pour le paiement des frais du Barreau (qui sont assez exorbitants pour l’étudiant moyen on va se le dire) ou encore pour le prestige de travailler dans un grand cabinet.
Donc, votre profil de coureur importe-t-il tant que ça ?
Est-ce qu’un marathonien qui se prépare depuis le berceau à sa course aura plus de chance que notre sprinteur ou encore est-ce que « Iron man » et notre super-héros devront déployer leurs super-pouvoirs afin de prendre le dessus sur les autres ? Qui va gagner le prix ultime, le prix tant convoité, le stage quoi ?
La course semble n’être en fait qu’une simple réflexion personnelle. Elle nous permet de nous connaître, nos forces, nos faiblesses, nos goûts, nos visions de l’avenir ou encore nos désirs professionnels. Nombreux seront ceux qui ne décrocheront pas le butin, qui se remettront en question, à la suite de nombreux refus par différents cabinets. Certains possédant des dossiers académiques hors pairs se verront refusés, d’autres plus modestes seront loués par plusieurs cabinets et se verront offrir la lune par ceux-ci.
La course n’est pas une course, mais bien tout autre : c’est plutôt un modeste miroir nous montrant les facettes de notre propre personnalité dès lors inconnue de nous-mêmes. Les différents employeurs ne cherchent pas le meilleur candidat théorique, ils cherchent le candidat qui sera le plus épanoui chez eux et avec eux. C’est la personnalité de chacun qui prime et non les papiers officiels.
C’est une énorme part de chance. Est-ce que ça va cliquer avec l’employeur ou non. Certaines circonstances seront hors de votre contrôle. Il faut prendre le tout avec un grain de sel et rester motivé.
En cette saison de la course, soyez donc le coureur que vous voudrez, soyez vous-mêmes. Mais surtout, amusez-vous !!
Bonne course