Il est rare que je m’implique aussi personnellement dans un article, mais j’écris celui-ci avec un énorme poids sur le cœur. Le 24 mars, un jeune homme de 17 ans a perdu la vie à la suite d’un accident survenu la veille au soir. Le piéton s'est fait happer de plein fouet par l’automobile , dont le conducteur était lourdement intoxiqué par l’alcool, alors qu’il marchait avec un ami et sa copine. Le jeune homme était un ami proche de mon copain et une personne appréciée de tous, un rayon de soleil, comme de nombreuses personnes disaient. C’est dans de tels moments qu’on ne peut que se dire que la vie est injuste ou qu’elle n’a simplement pas de sens. Malheureusement, l’erreur d’une seule personne a causé la mort d’une personne qui avait un bel avenir devant lui.
L’alcool au volant est un fléau et cause de nombreux accidents. Chaque année au Québec environ 130 personnes meurent dans des accidents causés par l’alcool au volant, c’est d’ailleurs l’une des causes principales d’accident au Québec [1]. La loi punit sévèrement les infractions et les accidents ayant pour cause l’alcool au volant, que ce soit par le Code de la sécurité routière ou le Code criminel. La peine maximale, lorsque l’accident cause des lésions graves, s’élève à 10 ans de prison et même à l’emprisonnement à perpétuité si elle cause la mort.[2]. Toutefois, lorsque je vois les proches d’une victime dévastés par la peine, je ne peux m’empêcher de ressentir de la colère. Je n’arrive pas à comprendre que, malgré la sévérité des lois, qui ont d’ailleurs été modifiées de façon à être plus strictes en 2008[3], le message ne passe pas. Malgré la sensibilisation, le trop grand nombre de victimes, rien ne change; certaines personnes n’ont pas encore compris la morale de l’histoire. Malheureusement, de nombreuses personnes tentent le diable et prennent tout de même le volant alors qu’ils sont intoxiqués et causent des tragédies comme celle survenue la nuit du 23 mars. Il est difficile pour une personne sensée de comprendre ce qui passe par la tête d’une personne au moment de prendre la décision de conduire malgré le fait qu’elle soit intoxiquée. Le fait que cette personne ne met pas seulement sa vie, mais aussi celle des autres en danger, en plus des énormes conséquences prévues par la loi ne sont-elles pas suffisante pour lui faire changer d’idée? J’ai bien peur que certaines personnes n’attendent que de vivre l’accident elles-mêmes avant de comprendre.
Je ne peux que tourner mes pensées vers les proches, les victimes, qui doivent vivre avec les cicatrices, avec l’absence d’une personne qui leur était chère. Dans le cas récent du jeune homme de 17 ans, c’est la perte d’un fils, d’un frère, d’un ami, d’un copain, d’un proche. C’est devoir réapprendre à vivre sa vie avec un vide causé par une personne qui n’a pas mesuré les conséquences de ses actes. Il est difficile d’accepter la situation pour n’importe quelle personne lorsque l’on peut seulement se dire que celle-ci ne serait pas arrivée si le conducteur n’avait pas pris le volant cette soirée-là. Les proches d’une victime ne peuvent que souffrir d’un énorme ressentiment, une profonde tristesse face à une situation auquel ils n’avaient malheureusement aucun contrôle, où ils étaient coincés dans une profonde impuissance. Le chauffard aura aussi un poids énorme sur sa conscience, il devra dorénavant vivre avec le fait qu’il a tué une personne, qu’il a pris la vie d’une personne qui n’aurait jamais dû partir aussi tôt. Je trouve que ce poids est davantage difficile à porter que les nombreuses conséquences prévues par la loi. Malheureusement, certains n’attendent que de recevoir cet électrochoc pour comprendre le danger d’un tel comportement.
Je ne peux qu’avancer ici le fait que la sévérité des lois ne peut être nécessairement mise en cause, mais plutôt le fait que certaines personnes font simplement preuve d’une ignorance dangereuse, une ignorance parfois mortelle. Je me demande combien de personnes devront mourir; combien d’accidents devront-ils se produire pour que chacun ouvre les yeux sur les dangers de la conduite avec les facultés affaiblies? Combien de jeunes, d’adultes ou d’enfants devront être victimes de tels accidents pour que chacun arrête de prendre des chances inutiles? Prenez un temps pour réfléchir avant de prendre le volant et ne prenez pas la chance de subir des conséquences à de trop lourdes portées. Ne tentez pas de vous convaincre que vous êtes capables de conduire, que votre maison n’est pas si loin; c’est en tentant de vous convaincre comme cela que des tragédies se produisent. On est tous responsable d’aider à prévenir de telles situations, alors n’hésitez pas à sensibiliser votre entourage à faire de même et ne laissez pas partir un proche qui a les facultés affaiblies. N’attendez pas qu’un de vos proches, ou vous-mêmes, soient victime d’un tel accident pour agir; il sera peut-être déjà trop tard.
Je dédie cet article à Thomas Ratté et je souhaite mes plus sincères condoléances à sa famille et ses proches. Soyez forts et profitez de la vie pour lui, rappelez-vous qu’il sera toujours avec vous et gardez en tête les bons souvenirs. Je suis de tout cœur avec vous.
[1] SAAQ., « Alcool, le saviez-vous? », Société de l’assurance automobile du Québec, [en ligne], [https://saaq.gouv.qc.ca/securite-routiere/comportements/alcool/saviez-vous/] (25 mars 2018)
[2]Amélie Pilon, « Résolution : alcool et volant, un point final! », Le Blogue: le droit sous tous les angles, SOQUIJ dossier: résolutions, [en ligne], [http://blogue.soquij.qc.ca/2018/01/16/resolution-alcool-volant-point-final/] (25 mars 2018)
[3] Ibid.